Arrêté le 20 décembre 2016 à Dakar, l’extradition de l’ancien aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara n’est toujours pas effective.
Cependant, à en croire à certaines sources en provenance de Dakar, le président Macky Sall aurait déjà signé le décret de son extradition depuis le 10 février dernier.
Alors pourquoi son extradition tarde toujours de venir ?
La réponse suscite une avalanche de commentaires et de réactions au sein de l’opinion nationale. Pour certains cela se justifie par le fait que toutes les conditions ne soient pas réunies pour tenir un tel procès, d’autres par contre pointent du doigt la responsabilité des autorités Guinéennes, qui seraient en manque de volonté pour tout simplement retarder le procès sur un dossier qui risque d’emporter certains hauts cadres du régime en place.
Toutefois, le retard accusé sur l’extradition de Toumba n’est pas un fait du hasard, et ne serait non plus lié à un manque de conditions nécessaires, plus tôt il s’expliquerait par la crainte du régime actuel de voir certains de ses hauts dignitaires embourbés par ce dossier, surtout quand on sait que Toumba a toujours dit haut et fort qu’une fois devant la barre, il est prêt à révéler toute la vérité sur ces massacres.
Toumba sera-t-il extradé ou libéré ?
Rien n’est moins sûr pour le moment, mais le risque d’une éventuelle libération du principal concerné n’est pas exclu, car si les autorités de Conakry retardent son extradition, le Sénégal ne va plus continuer à le garder en prison aux yeux de la loi.
A quoi faut-il s’attendre au cas où il est extradé ?
Sûrement à une atmosphère de joie et de crainte. Joie pour les victimes du 28 septembre qui n’ont cessé de réclamer justice sur cette affaire. Crainte pour le régime Condé, qui a certainement peur de voir des rebondissements dans les garnisons militaires du pays.
Car un procès de ce genre demande d’importantes dispositions pour assurer la sécurité des juges et des témoins.
Toujours est-il que, une telle hypothèse ne saurait justifier le retard d’un procès de ce genre, car tout dépend de la volonté politique du pouvoir, qui en principe doit prendre ses responsabilités pour faire la lumière sur ce dossier.
Peut-on s’attendre à un procès d’ici la fin du second mandat d’Alpha Condé ? Malgré les multiples promesses tenues par la justice, l’incertitude plane toujours sur une telle éventualité.
Déjà le désespoir gagne les esprits des victimes qui ne croient plus à aucun procès dans ce sens. Sauf par miracle, les espoirs peuvent renaitre avec un engagement de la justice internationale à ouvrir un procès. Comme le cas d’Issènne Habré jugé et condamné par un tribunal Africain à Dakar.
Celle-ci semble être la seule voie possible pour en finir avec ce dossier qui ne fait que perdurer aux yeux impuissants des familles des victimes.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée