Cameroun : Ce qui a prévalu à l’acquittement d’Ahmed Abba de RFI !
Malgré les espoirs très minimes au départ, notre confrère Ahmed Abba correspondant de RFI en langue Haoussa au Cameroun a été finalement acquitté ce jeudi 21 Décembre 2017. Une décision rendue par le tribunal militaire de Yaoundé qui avait le dernier mot dans ce procès en appel de ce journaliste arrêté en Juillet 2015 à Maroua dans l’extrême Nord du pays, pendant qu’il réalisait un reportage sur Boko Haram.
Mais toutefois, même si le tribunal militaire de Yaoundé n’a pas reconnu le blanchiment de produit d’actes terroristes dont le reprochait la justice Camerounaise, Ahmed Abba a tout de même été condamné à 24 mois de prison pour non dénonciation. Une peine déjà purgée, d’autant plus qu’il a passé 29 mois en prison.
LES RAISONS QUI ONT PRÉVALUES À CET ACQUITTEMENT !
Ainsi, après ce verdict du tribunal militaire de Yaoundé, beaucoup d’observateurs s’interrogent sur les raisons qui ont prévalues à cet acquittement. Mais cependant, vu la pression des responsables de Radio France Internationale, et de l’ensemble de la presse Camerounaise et des organisations de défense de droits humains, les autorités Camerounaises ont peut-être fini par reculer face à la pression générale.
D’autant plus que leurs intentions semblaient s’inscrire dans une logique visant à éteindre la voix de ce confrère, devenu gênant pour le pouvoir de Paul Bia. Celle-ci serait bien évidement la raison principale, même si la justice Camerounaise fait semblant de dire le droit dans cette affaire.
D’ailleurs comme on le sait dans la plupart des régimes de ce genre, la presse est vue comme un mal à combattre. Surtout au Cameroun où les critiques contre le pouvoir de Paul Bia sont considérées comme un crime, après près d’un demi-siècle à la tête de ce grand pays de l’Afrique Centrale.
Car en effet, après avoir réussi à anéantir son opposition, le régime de Paul Bia tenterait en fin d’éteindre la presse, en trouvant des arguments incompréhensibles sur toute la ligne. Comme celui dont on reprochait à notre confrère Ahmed Abba, c’est à dire faire l’apologie du terrorisme.
Une accusation surprenante, dans la mesure où aucun journaliste responsable ne peut soutenir la terreur d’un groupe terroriste à l’image de Boko Haram qui sévit régulièrement au nord du Cameroun. Toute chose qui amène à dire que l’arrestation de notre confrère avait réellement d’autres objectifs cachés. Mais au grand soulagement de la presse Camerounaise et Africaine en général, Ahmed Abba va prochainement retrouver sa liberté. Car le droit a primé sur l’injustice, même si tel n’a pas été le souhait du pouvoir de Paul Biya.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée
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