Cote d’ivoire: Que veulent les militaires mutins…?
Depuis plusieurs semaines maintenant, rien ne va plus entre le gouvernement Ivoirien et une partie de l’armée stationnée dans la ville de Bouaké. Malgré les multiples appels au calme lancés par le gouvernement, les militaires mutins continuent de faire parler les armes dans la ville, créant de facto une atmosphère crisogene, marquée par une panique totale, tant au niveau des populations qu’au niveau des gouvernants.
Comme d’ailleurs dans toute situation de ce genre, les populations craignent toujours pour leur sécurité d’un côté, et les gouvernants de l’autre craignent pour la sauvegarde de leur pouvoir, car les conséquences d’une mutinerie si elle n’est pas contrôlée à temps peuvent être plus lourdes par rapport à une révolte populaire.
Que veulent réellement ces militaires mutins ?
Face à une telle situation qui perdure, l’on peut bien se poser une telle question. Même s’ils disent réclamer l’augmentation des salaires, tout porte à croire qu’ils cachent leurs véritables intensions, sinon il est incompréhensible que des paisibles citoyens soient agressés par des militaires issus de leur propre armée, et qu’en même temps des routes nationales soient bloquées à cause d’une augmentation de salaires.
Et ce n’est pas tout, le blocage des grandes voies de la ville doit amener sûrement le président, Ouatara à prendre des mesures nécessaires pour contrôler la situation, au risque de se retrouver dans une situation de chao total, surtout quand on sait que la Cote d’ivoire a toujours été secouée par des crises militaires qui ont basculé en guerre civile.
Les évènements de 2002 avec la rébellion et ceux de 2010 restent toujours gravés dans les mémoires, des mauvais souvenirs que les Ivoiriens n’oublieront jamais et ne rêveront jamais d’en revivre encore.
Faut-il satisfaire la revendication des mutins ou bien il faut passer par la force pour ramener l’ordre dans la cité comme l’a laissé entrer le chef d’Etat majore de l’armée ?
Il n’y a aucun doute que la première hypothèse reste la meilleure, pour sauver la paix et éviter la répétition du scénario de 2002 où celui de 2010, il faut que le gouvernement d’Alhassane Ouatara discute avec les mutins, au lieu d’envisager une solution par la force, qui d’ailleurs ne fera qu’enflammer encore de plus les tensions, car un mauvais arrangement vaut mieux qu’une bonne guerre.
D’ailleurs une solution négociée ne fera pas plaisirs qu’aux Ivoiriens seulement, aussi aux ressortissants des pays voisins qui résident dans ce pays, c’est le cas des Burkinabés avec leurs activités commerciales bloquées à la frontière depuis quelques jours, ou encore et surtout le cas des Guinéens qui y sont massivement représentés, dont certains avaient été victime de la guerre de 2010 née de la crise postélectorale qui a secoué le pays pendant 6 mois.
Alors la paix n’a pas de prix, mais on ne peut se rendre compte de son importance que lorsqu’elle va nous échapper.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée
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