Défense : Ce gros contrat d’armements conclu entre Moscou et Riyad qui pourrait changer le rapport de force !
C’est en fin officiel, l’Arabie Saoudite et la Russie ont signé un important contrat d’armements cette semaine portant sur la livraison à Riyad des missiles S-400 Russes. Ces engins très sophistiqués pour la surveillance aérienne du territoire, font aujourd’hui la convoitise partout. De Pékin à Téhéran, en passant par New Delhi, Ankara, Alger et Rabat, ces missiles du système de défense anti aérienne Russes connaissent un véritable engouement, avec des contrats qui s’élèvent à des milliards et d’autres qui sont en perspectives.
C’est ainsi, très attirée par ces équipements, le Royaume Saoudien ne reste pas en marge de cet engouement, surtout depuis la visite du Roi Salman à Moscou au début du mois d’Octobre. Ainsi, même si le montant du contrat n’est pas révélé encore, le chef du service fédéral Russe pour la coopération militaro technique, Dmitri Chougaev a bien officialisé la nouvelle ce lundi 13 Novembre 2017 au cours d’une interview qu’il a accordée à la chaine « Rossiya 24 ».
Toute chose qui marque bien évidement un pas important dans le processus de bouleversement géopolitique, qui secoue le monde actuellement et particulièrement le Moyen orient.
LES RAISONS QUI ONT PRÉVALUES À UN TEL CONTRAT !
Difficile d’en savoir profondément, mais le moins que l’on puisse, ce contrat est loin d’être un fait du hasard. C’est sans doute le résultat d’une nouvelle donne de la politique de défense du Royaume, qui consiste à diversifier sa coopération militaire entre les grandes puissances du monde.
Une coopération qui était jusque-là orientée vers l’occident, et vers certaines puissances émergentes dans une moindre mesure. Toujours est-il que, cette nouvelle donne de la politique de défense du Royaume serait influencée en grande partie par les crises politiques et militaires qui secouent le Moyen orient depuis 2011.
Une région importante sur divers plans, mais qui semble être maintenant un véritable champ de bataille entre l’Iran et l’Arabie Saoudite. Deux puissances régionales, qui, à défaut de conjuguer le même verbe sur la scène politique internationale, cherchent plutôt à se déstabiliser politiquement et militairement, d’autant plus qu’elles défendent des intérêts largement parallèles sur toute la ligne.
En effet, depuis la signature de l’accord international sur le nucléaire Iranien en 2016, suivi par les effets de la guerre au Yémen et en Syrie, l’Arabie Saoudite et l’Iran se lancent dans escalade diplomatique et militaire sans précèdent.
Ainsi, pour les Saoudiens, cet accord signé par les cinq (5) grandes puissances, dont les Etats unis en première ligne, constitue une grande faveur pour l’Iran de renforcer sa puissance militaire dans la région.
Ce qui est tout à fait inacceptable aux yeux de Riyad, qui a annoncé un vaste programme de réforme et de réarmement pour contrer l’influence Iranienne au Moyen orient. En plus de ce contrat, la tension s’est enflammée ces derniers temps entre les deux pays, après le tir d’un missile balistique depuis le Yémen vers le Royaume, qui n’a pas tardé de pointer du doigt la main noire des Iraniens dans ce tir.
Toute chose qui aurait amené les Saoudiens à prendre conscience pour renforcer leur sécurité aérienne, d’où la raison fondamentale même de l’acquisition de ces missiles S-400 Russes. C’est aussi une politique stratégique pour Riyad d’équilibrer son rapport de force avec Téhéran, d’autant plus que la Russie a livré ces mêmes systèmes S-400 aux forces armées Iraniennes.
Comme pour dire que Moscou fait un double jeu dans cette raison, car si l’Iran reste son allié de longue date, il n’en demeure pas le même cas pour l’Arabie Saoudite, qui reste un allié stratégique des Etats unis.
Mais voilà aujourd’hui, les deux puissances rivales seront dotées chacune de ces systèmes sol air pour assurer la sécurité de leurs espaces aériens respectifs. Mais cependant, en plus de ces S-400, Riyad recevra des missiles polyvalents Kornet-EM ainsi que des lance-roquettes multiples TOS-1A Bouratino, mais également des lance-grenades AGS-30 et des fusils d’assaut Kalachnikov AK-103.
Ce qui suppose que cette coopération militaire entamée tout récemment entre Moscou et Riyad pourrait bien évidement durer, car chaque partie en tire des intérêts majeurs.
LES PERFORMANCES DES S-400 !
En se réfèrent à ce point, l’on comprendra bien Pour quoi ils font objet de convoitise partout. En rappel, les S-400 sont l’une de version moderne du système de défense anti aérien Russe, plus sophistiqués que les S-300. Ce sont des missiles sol aire, capables de détruire une cible aérienne se trouvant à plus de 400 Km de la terre.
Ce qui les rend performants et efficaces pour assurer la sécurité de l’espace aérien d’un pays, contre toute attaque aérienne d’envergure, venant soit des chasseurs bombardiers, soit des drones furtifs ou encore des missiles balistiques de longue portée.
Par ailleurs, ces systèmes S-400 peuvent aussi permettra à un pays de bien protéger ses sites stratégiques contre des attaques surprises. Telle que les résidences présidentielles et gouvernementales, les aéroports, les ports, les sites militaires ou encore les grandes zones industrielles.
QU’EN SERA T-IL DE LA RÉACTION DE WASHINGTON ?
Attendue comme l’une de principale conséquence de ce contrat, la réaction de Washington pourrait bien évidement être négative. C’est à dire non favorable à un tel contrat, car craignant un basculement de son allié Saoudien vers Moscou.
Un scenario qui semble être lointaine pour le moment, mais qui n’est pas aussi à exclure, surtout avec le nouveau prince héritier, Mohamed Ben Salman, qui promet des changements profonds dans le Royaume.
Par ailleurs, beaucoup d’autres observateurs s’interrogent sur la réaction de l’Iran par rapport à ce contrat. D’autant plus que la Russie reste un grand soutien à Téhéran dans son bras de fer avec l’occident, et particulièrement avec Washington qui plaide pour un isolement de l’Iran.
Comme pour dire que ce contrat risque bien de créer des bisbilles entre Téhéran et Moscou dans le futur, même si pour le moment ce scenario ne semble pas être à l’ordre du jour.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée
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