L’atmosphère crisogene qui a secoué la Cote d’Ivoire entre 2002 et 2004 avait obligé les Nations unies à l’époque de prendre la situation en main. Toute chose qui s’est matérialisée par le déploiement d’une importante mission de casques bleus pour sécuriser les populations civiles et faire éviter une déstabilisation totale du pays.
C’est ainsi, après 13 ans de mission difficile, l’ONU décide finalement de mettre fin à cette mission connue sous le nom d’ONUCI ce vendredi 30 Juin 2017.
LES VRAIES RAISONS D’UNE TELLE DÉCISION !
Elles peuvent être multiples. Mais toutefois, l’élection d’Alhassane Ouattara en 2010 et la réinsertion des combattants rebelles au sein de l’armée Ivoirienne pourraient bien justifier en grande partie cette décision des Nations unies.
Car estimant que les véritables facteurs de déstabilisation du pays sont déjà supprimés. D’autant plus que c’est suite à la menace des hommes de Guillaume Soroh en 2004 de conquérir la capitale Abidjan que les Nations unies ont adopté cette résolution 1528 autorisant aux casques bleus de s’y déployer.
Ce qui visait à l’époque la protection du régime de Laurent Bagbo, qui avait du mal à freiner l’avancée des forces nouvelles vers le Sud du pays. D’autres raisons d’ordre économique, peuvent également expliquer le motif réel de cette décision, dans la mesure où le secrétaire général de l’organisation a lui-même reconnu tout récemment le cout élevé de ces différentes missions Onusiennes à travers le monde.
C’est d’ailleurs raison pour laquelle, il sollicite une réduction du budget et des effectifs de ses missions dans les pays où elles sont déployées.
Toute chose qui touchera largement l’Afrique, car ce continent abrite aujourd’hui les plus importantes missions Onusiennes pour le maintien de la paix.
C’est le cas, de la République démocratique du Congo, du Soudan, du Mali ou encore de la Centrafrique. Comme pour dire que le cas de la Cote d’Ivoire s’inscrit dans cette nouvelle logique.
LES RISQUES ÉVENTUELS D’UNE TELLE DÉCISION !
Ils sont énormes sur le plan sécuritaire, dans la mesure où l’on sait bien le rôle incontestable que ces casques bleus ont joué lors de crise post-électorale de 2010.
Ce qui a permis en grande parti à Alassane Ouattara de prendre le pouvoir, car cela était pratiquement impossible sans une force efficace pour déloger Laurent Bagbo.
Mais cependant, même si l’on estime que les risques d’une éventuelle crise sont minimes. L’on pourrait bien comprendre que celle-ci n’est pas exclue, car les prétendent pour succéder à Ouattara en 2020 sont nombreux.
Parmi eux, figure l’actuel patron de l’assemblée nationale Ivoirienne, Guillaume Soroh qui n’a jamais caché cette volonté.
Il y a également l’ancien président, Henry Konan Bédié qui semble avoir conclu un deal politique avec Ouattara depuis 2010, dont le contenu reste encore inconnu du grand public.
Plus loin, il y a de l’autre côté, le camp de l’ancien président Bagbo dirigé aujourd’hui par son fils, Michael qui semble déjà afficher une certaine détermination dans le combat politique.
Cette multitude d’adversaires politiques, pour un seul fauteuil présidentiel risque bien de basculer en conflit majeur, comme d’ailleurs l’on a connu par le passé.
Ce qui amène certains à penser qu’une mission de maintien de la paix est nécessaire encore dans ce pays, qui a toujours connu des guerres pendant les périodes électorales.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée
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