Défense : Une nouvelle période de tensions entre Washington et Téhéran…
En dépit de la montée des tensions diplomatiques et militaires avec la Corée du Nord, une nouvelle période d’escalade militaire s’ouvre entre Washington et Téhéran. En effet, malgré les sanctions économiques et les mises en garde des États unis, rien ne semble arrêter la République islamique d’Iran dans sa nouvelle politique de défense militaire. C’est ainsi, après un vote au parlement avec une écrasante majorité ce dimanche 13 Aout 2017, l’Iran a décidé d’augmenter considérablement son budget alloué au programme de missiles balistiques à hauteur de 520 millions de dollars.
Une somme qui sera répartie entre les unités des missiles balistiques et l’armée d’Élite du régime, connue sous le nom des gardiens de la révolution. Toute chose, qui, selon les autorités Iraniennes, n’est qu’un premier pas dans une série de mesures visant à répondre aux récentes sanctions Américaines décrétées contre le pays.
Comme pour dire que le dernier rétropédalage de Trump sur la question du nucléaire n’a pas suffi pour rétablir les liens diplomatiques entre les deux pays, jugés ennemis depuis longtemps.
LES OBJECTIFS D’UNE TELLE MESURE !
Au regard du changement dans la politique étrangère de Donald Trump, vis à vis de certains pays jugés ennemis de Washington, cette mesure était forcement nécessaire pour Téhéran. Elle vise dans un premier temps à renforcer les capacités militaires de la République islamique face à la menace que représente les Etats unis dans la région.
D’autant plus que l’Iran fait face à un autre ennemi dans la région, qui est Israël. C’est pourquoi le régime du président Rohani compte bien doter son pays d’un tel système balistique pour être prêt à répondre éventuellement à n’importe quelle agression.
Toujours est-il que, inspiré par l’exemple de la Corée du Nord, Téhéran semble bien comprendre que le développement des missiles balistiques à longue portée lui permettra d’agir en cas de besoin, pour défendre ses intérêts stratégiques.
En outre, cela sera aussi un moyen de dissuasion permettant à la République islamique d’intensifier son influence dans la région, et pour appuyer encore d’avantage ses alliés stratégiques. Telle que la Syrie où l’on remarque une forte présence militaire Iranienne aux côtés des forces de Bachar-El-Assad.
DE LA RÉACTION DES GRANDES PUISSANCES !
Sans surprise, l’on assistera à des réactions opposées.
D’un côté les États unis et leurs alliés conjugueront toujours le même verbe et adopteront la même stratégie pour dénoncer ce qu’ils qualifient de violation du droit international par l’Iran. Il n’est même plus exclu que des nouvelles sanctions soient prises par Washington et l’union Européenne contre des secteurs clés de l’économie Iranienne.
Cette hostilité de Washington au programme balistique Iranien se justifie déjà par les préoccupations et les inquiétudes exprimées par l’administration Trump, peu après l’annonce de la nouvelle.
Mais cependant, du côté de Moscou, l’on s’est réjoui déjà de cette annonce de Téhéran, qui est tout à fait légale aux yeux du Kremlin. Une attitude qui est loin d’être surprenante, car l’Iran reste toujours un grand allié de la Russie au moyen orient.
Ce qui justifie d’ailleurs les multiples prises de position de Moscou en faveur de Téhéran, devant le conseil de sécurité des Nations unies et la multiplication des gros contrats d’armements entre les deux pays, dont le dernier cas porte sur la livraison des missiles S400 à l’armée Iranienne.
Cette position de Moscou pourrait être appuyée aussi par Pékin, car la Chine et la Russie ont toujours conjugué le même verbe dans ce sens.
Toute chose, qui, par ailleurs risque de paralyser le conseil de sécurité des Nations unies, car le double véto Russe et Chinois s’imposera toujours pour casser les initiatives de Washington, de Paris et de Londres.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée
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