La montée des groupes terroristes dans la sous-région Ouest-Africaine inquiète de plus en plus les autorités régionales, qui craignent une déstabilisation totale de la région. Toutefois, l’on constate que cette inquiétude est partagée bien au-delà région, surtout vers les pays des autres régions, qui font frontière avec la CEDEAO.
Toute chose qui explique la création de cette alliance militaire appelée G-5 Sahel, composée du Mali, du Burkina Faso, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad. Ainsi, réunis ce lundi 05 Juin 2017 à Bamako, les ministres des affaires étrangères de ces cinq pays se sont engagés à coordonner leurs efforts dans la lutte contre les groupes extrémistes qui sèment la terreur dans la région.
Selon les informations en provenance de Bamako, cette force multilatérale sera composée de 5000 hommes, divisés en deux unités, dont la première sera chargée de lutter efficacement contre les groupes terroristes opérant dans la région, et la seconde aura une mission policière pour lutter contre le trafic d’armes, de drogues et des êtres humains.
Cependant, les premières difficultés qui risquent de retarder l’opérationnalisation de cette force, seront d’ordre financier. Dans la mesure où, si les organisateurs ont bien mis en place leur stratégie technique, ce n’est pas du tout le cas sur le plan financier.
COMMENT Y PARVENIR FINANCIEREMENT ?
Connaissant la situation économique de ces différents pays, l’on peut bien comprendre que sans l’assistance financière des grandes puissances étrangères, la mise en opération d’une telle force ne restera qu’au stade de projet, d’autant plus que le grand Nigeria n’y figure même pas.
Mais toutefois, comme il est de coutume pour bon nombre des pays du continent, ils vont tendre la main à l’union Européenne, qui annonce déjà une première aide financière de 50 millions d’Euros.
Un montant considérable, mais qui semble bien être insuffisant face aux défis à relever, et surtout face à la taille de l’ennemi qui se présente.
AUTRES DIFFICULTÉS !
Bien au-delà des difficultés financières, la force de 5000 hommes sera bien confrontée à d’autres problèmes, tels que les problèmes liés aux équipements militaires.
Un point crucial et indispensable pour la réussite de toute opération de ce genre, d’autant plus que les constats sur le terrain, ont bien révélé qu’une armée mal équipée et mal entrainée ne pourrait jamais venir au bout de ces organisations terroristes, qui sèment la peur et la panique partout où elles opèrent à travers le monde.
L’exemple du Nord Mali en 2012 reste toujours dans les annales, où l’armée Malienne était face à un ennemi mieux équipé et mieux entrainé à l’époque, d’où la nécessité d’une intervention militaire Française pour stopper l’avancé des terroristes vers le sud du pays.
L’autre difficulté majeure qui risque de freiner la réussite de l’opération, réside dans la phase de coordination et de localisation, dans la mesure où les terroristes sont toujours mélangés aux populations civiles dans leur zone respective.
Toute chose qui risque d’occasionner éventuellement des bavures sur ces populations. Il y a également la force Barkhane de l’armée Française qui opère dans la région depuis 2013 au nom de la lutte contre le terrorisme, donc une nécessité de coordination s’impose pour les deux forces, dans le partage surtout du renseignement.
Au risque de se retrouver dans une crise de leadership, pouvant profiter à l’ennemi commun, qui ne tardera pas à se faire entendre.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée
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