Parmi les secteurs indispensables pour le développement d’un Etat, figure en bonne place celui de l’industrie dans toute sa diversité.
Cependant, un constat décevant est à signaler dans le développement de ce secteur en Afrique Subsaharienne, plus particulièrement en Afrique de l’ouest.
Ainsi, l’état de ce secteur est à déplorer dans tous les pays de la sous-région ouest Africaine, les seules industries qui existent dans ces différents pays sont des industries légères, basées essentiellement sur le secteur agro-alimentaire ou encore sur le secteur minier à travers quelques industries extractives.
En dépit d’un manque des moyens et de l’absence d’une bonne politique d’industrialisation, d’autres obstacles endogènes viennent freiner le développement de ce secteur, tels que l’explosion démographique ou encore les conflits armés.
Partant de tous ces constats, la problématique d’industrialisation de la sous-région devient un véritable défi d’envergure, car, la seule exploitation des ressources naturelles ne suffit plus à satisfaire la demande d’emplois et d’inclusion sociale.
C’est pour quoi une politique de diversification économique devient de plus en plus nécessaire pour les Etats. En termes de classement, le Nigeria occupe la première place des pays industrialisés de la sous-région, c’est dans ce sens qu’une étude a révélé en 2014 que la part de l’industrie Nigériane dans le PIB de la sous-région est passée de 5,9 % à 9% à l’espace de 10 ans.
Par contre, si le Nigeria est exclu, le PIB de la sous-région va chuter considérablement de 11,2% à 8,5% dans la même période, ce qui signifie que les autres pays connaissent actuellement un véritable déclin industriel.
La Guinée qui s’était lancée dans l’industrie minière connait un recule spectaculaire du fait de l’abandon de plusieurs projets qui étaient orientés dans ce sens, sans oublier encore la fermeture de certaines industries.
Le Sénégal enregistre une progression dans les industries légères avec une part de 28% dans le PIB intérieur, en Côte d’Ivoire, la part de l’industrie dans le PIB est de 25%.
Ce qui est loin d’être un résultat satisfaisant pour l’économie de la sous-région. C’est pourquoi la hausse des importations des produits manufacturés représente 46% des importations de la sous-région.
Toute chose qui intensifie encore d’avantage le déficit de la balance commerciale pour ces Etats. Dans une perspective de comparaison, le secteur des services a enregistré une croissance annuelle moyenne de 12 %, tirée principalement dans le commerce, les transports, les télécommunications et les services financiers.
La forte expansion des services dont la contribution au PIB régional a grimpé de 29,3 % en 2005 à 51,6 % en 2016, couplée à l’importance du secteur agricole avec 22,6 % du PIB régional actuel, a produit une sorte de déséquilibre dans la structure de l’économie de la région, où l’industrie manufacturière fait figure de chaînon manquant entre les activités agricoles et les activités de services.
Par ailleurs, il faut rappeler que l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Maroc, l’Egypte et l’Ethiopie occupent actuellement les premières places sur le continent en termes d’industries.
Tous ces pays ont entamé une véritable politique de diversification de leurs secteurs industriels.
Par contre, il faut déplorer la mauvaise place de la Guinée dans ce domaine phare pour le développement d’un pays.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal de Guinée