Déficit : réduction infime en 2014
Déficit : réduction infime en 2014
Le déficit public s’élève à 4 % du PIB contre 4,1 % en 2013. Une bonne nouvelle pour le gouvernement, qui avait annoncé une aggravation à 4,4 %.
Après les mauvais chiffres du chômage mercredi, le gouvernement avait bien besoin d’une bonne nouvelle sur le front économique en plein entre-deux-tours des élections municipales. Il la tient avec la publication de la première estimation officielle du déficit public en 2014 par l’Insee. L’année dernière, le trou dans les comptes des administrations publiques a finalement atteint 84,8 milliards d’euros, soit 4 % de la richesse nationale produite (PIB) contre une prévision de 4,4 %. Certes, le déficit français n’a quasiment pas baissé l’année dernière, malgré tous les efforts réalisés pour redresser les comptes : en 2013, il était de 4,1 % du PIB. Mais il n’a finalement pas augmenté comme l’a craint le ministre des Finances et des comptes publics, Michel Sapin, après s’être résigné à réviser ses prévisions de croissance économique à la baisse. Le gouvernement tire donc les fruits de son opération vérité sur les comptes publics d‘août dernier quand il avait brutalement revu ses prévisions de déficit en forte hausse.
Le déficit à 3,8 % en 2015
Ce résultat est d’autant plus appréciable qu’il va faciliter la tâche du gouvernement pour réduire le déficit à 4 % du PIB, comme l’exige la Commission européenne. « La maîtrise du déficit public en 2014 a ouvert la perspective d’une révision à la baisse du déficit public en 2015, aux alentours de 3,8 % du PIB », a même précisé Michel Sapin, dans un communiqué.
Le détail des comptes révélés par l’Insee montre un réel effort pour contenir la progression de la dépense publique, qui n’a augmenté que de 1,6 % l’année dernière (contre 1,8 % en 2013). Mais cela s’est fait au détriment de l’investissement alors que les dépenses de fonctionnement continuent de progresser de 1,3 %.
Les rémunérations de la fonction publique, toujours en hausse
Quant aux rémunérations des fonctionnaires, elles sont en hausse de 1,9 % (plus qu’en 2013) malgré le gel du point d’indice des agents. Celles des administrations locales sont particulièrement dynamiques (+ 3,9 %) à cause, notamment, des revalorisations salariales des agents de la catégorie C. Si les collectivités locales réduisent fortement leur déficit en 2014, c’est donc en fait parce qu’elles ont freiné leurs investissements, après les élections municipales, ce qui n’est pas bon pour la croissance économique.
Au final, la compression de la dépense publique n’est pas suffisante pour faire reculer son poids par rapport au PIB. Celle-ci a encore progressé de 57 à 57,2 %. Dit autrement, la richesse nationale augmente toujours moins vite que la dépense publique, malgré tous les efforts déployés.
La dette publique continue son augmentation à 95 % du PIB contre 92,3 % en 2013. Après avoir connu une forte augmentation, le taux de prélèvements obligatoires (impôts et cotisations), se stabilise à 44,7 % de la richesse nationale. Mais le taux de recettes publiques, qui inclut toutes les rentrées enregistrées par la puissance publique, augmente toujours pour atteindre 53,2 % du PIB (contre 52,9 % en 2013).
source: lepoint.fr