Important mouvement de grève dans les transports au Portugal
Le Portugal va connaître, à partir de ce jeudi 16 avril 2015, un important mouvement de grève dans les transports. Cela commence par les trains, avec une grève nationale. Les salariés protestent contre les privatisations dans ce secteur décidées par le gouvernement.
De notre correspondante à Lisbonne,
C’est la deuxième fois en une semaine et demie que la CP, Comboios de Portugal le chemin de fer portugais, débraie. Et on s’attend de nouveau à un mouvement très suivi. Au moment de Pâques, et pendant 5 jours, les grèves se sont succédées dans les trains, pour culminer par une paralysie de 99% des trains. Au moins 1 million de personnes ont été affectées par le mouvement. Ce jeudi 16 avril, le mouvement pourrait être de même ampleur, les 900 trains qui circulent d’habitude devraient rester bloqués. Le mouvement va affecter, entre autres, Lisbonne desservie par de nombreux trains de banlieues. Lisbonne qui devrait néanmoins échapper au chaos puisque les syndicats du métro qui avaient annoncé une grève de 24 h, l’ont annulée au dernier moment.
Une grève décalée de 8 jours dans le métro
Fectrans, le principal syndicat du métro, avait préféré annuler le mouvement la semaine dernière, car la sécurité des passagers n’était pas assurée par le service minimum. Le tribunal avait ordonné la circulation de 25% des convois par heure de grève mais le syndicat estimait que cela pouvait se révéler dangereux pour les passagers. Il a donc préféré décaler de 8 jours.
Cela aurait dû être le 42ème débrayage dans le métro depuis 2011, année de la mise sous tutelle internationale du Portugal. C’est effectivement avec l’arrivée de la troïka internationale composée de l’Union européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI que le gouvernement a décidé de privatiser le secteur des transports.
Restructuration du secteur des transports
Le feu vert vient d’être donné : concessions, sous concessions, refontes et privatisations sont au programme. Les syndicats ont bataillé depuis l’annonce de la restructuration du secteur des transports pour la préservation de l’emploi et pour le maintien des salaires. Ils ont durci le ton contre les restructurations et privatisations.
Les syndicats, tout comme le gouvernement, ont les yeux fixés sur le calendrier, et l’échéance des législatives d’octobre. Le gouvernement s’est engagé à boucler ces dossiers, y compris la privatisation de la compagnie aérienne TAP, et ce vaste programme de privatisations devait rapporter 6 milliards d’euros à l’Etat. Mais le gouvernement est allé plus loin, le montant des recettes serait de 9 milliards d’euros.
Mais la restructuration des transports pourrait ne pas rapporter beaucoup à l’Etat. Elle est plutôt de l’ordre du bras de fer idéologique, entre un gouvernement néo-libéral et des syndicats marqués à l’extrême-gauche. Un bras de fer qui devrait durer au moins jusqu’à l’automne.
RFI