L’Afrique suscite l’engouement des investisseurs internationaux
Les investisseurs internationaux se montrent unanimement optimistes sur l’avenir de l’économie africaine, une large majorité d’entre eux comptant y investir davantage en 2015, selon une enquête diffusée mardi par Havas Horizons.
“L’afro-optimisme est désormais ancré dans les esprits, un optimisme que ni Ebola, ni le terrorisme, ni les conflits politiques et militaires, ne semblent venir ébranler”, souligne Havas Horizons, un nouveau service dédié aux pays émergents lancé par l’agence Havas et l’institut Choiseul.
Pour 2015, l’ensemble des institutions financières et bancaires interrogées se déclarent optimistes, dont 9% d’entre elles “très optimistes”. Pour 2020, la proportion de “très optimistes” monte à 53%.
Ces investisseurs internationaux, qui exercent déjà une activité en Afrique, envisagent d’y renforcer leurs positions pour 86% d’entre eux cette année.
“On pense que l’Afrique est un continent d’avenir qui est en train d’écrire l’Histoire”, estime Pacal Lorot, président de l’Institut Choiseul.
Le dynamisme démographique du continent et sa base de consommateurs ont été cités comme les principales raisons d’investir aujourd’hui, devant l’urbanisation (65%) et la prise de positions pour le futur (65%).
L?Afrique compte 1,1 milliard d’habitants aujourd’hui et, selon les prévisionscitées par l’enquête, en 2050, une personne sur quatre sera africaine.
Par zones géographiques, c’est l’Afrique de l’est qui suscite le plus d’optimisme pour 2015, mais elle se fait détrôner en 2020 par l’Afrique de l’ouest.
Les pays jugés les plus prometteurs par les investisseurs sont dans l’ordre le Nigeria et le Kenya (ex aequo cités par 56% des personnes interrogées), la Côte-d’Ivoire (53%), l’Ethiopie (40%), le Mozambique (33%) et le Maroc (28%).
Par secteurs, ce sont les services financiers (banque, assurance, capital-investissement…) que les investisseurs estiment les plus porteurs (77%), suivis du BTP et des infrastructures (61%), du transport et de la logistique, cités ex æquo avec l’énergie (51%).
“Dès lors qu’il y a un potentiel de croissance, il faut les flux financiers pour le soutenir”, explique M. Lorot.
En matière de places boursières, c’est le Nigeria qui a la Bourse jugée la plus dynamique (pour 69% des sondés), devant l’Afrique du Sud (59%) et le Maroc (44%).
Entre 2000 et 2014, le continent a vu le nombre de places boursières passer de 8 à 23, rappelle l’étude.
Des freins à l’investissement subsistent toutefois, notamment la mauvaise gouvernance, citée par plus de 8 institutions sur 10 (84%) devant l’instabilité politique et la sécurité (74%).
L’enquête a été menée auprès de 43 institutions internationales entre le 13 janvier et le 19 février.
l’Actualité Economique Africaine