Éducation : L’enseignement supérieur Guinéen plus que jamais menacé !
Quel avenir pour l’enseignement supérieur Guinéen ? Cette question a toute sa raison d’être aux jours d’aujourd’hui. En effet, entre décisions improvisées et des discours vides de sens, M. Yero Baldé et M.K au carré ne ratent aucune occasion pour marquer négativement l’avenir du système éducatif national. Un système qui semble se diriger tout droit vers un chaos sans précèdent, car en lieu et place d’une réforme, ces deux ministres confondent plutôt Autriche et Australie d’un côté, et Angleterre et Pomme de terre de l’autre.
De l’école primaire à l’université, en passant par le secondaire et le Lycée, la cacophonie bat son plein partout. Après les soi distants reformes apportées par le nouveau ministre de l’enseignement pré universitaire, c’est au tour cette fois ci de son homologue de l’enseignement supérieur de concrétiser sa menace de l’année dernière.
En prenant la ferme décision de ne plus orienter un seul bachelier cette année dans les universités privées. Ainsi, il n’en fallait pas mieux pour le ministre Yero Baldé, de montrer que ses reformes tant ventées ne sont rien d’autre que des caprices relevant de la volonté du régime actuel de tuer le secteur privé dans ce pays.
LES RAISONS D’UNE TELLE DÉCISION !
Tout sauf un fait du hasard, les prémices d’une telle décision étaient déjà prévisibles depuis l’année dernière. L’on se souvient de la décision du même Yero Baldé de suspendre toute orientation vers les branches techniques dans ces universités privées.
Toute chose qui avait suscité à l’époque la colère ferme des bacheliers et des fondateurs de ces institutions d’enseignement supérieur.
Mais comme si à l’époque la décision était mal planifiée, cette fois ci la planification était de mise depuis le déroulement du BAC.
Ce nombre surprenant de 23 milles admis sur toute l’entendue du territoire national, laisse planer le doute par rapport à ces orientations. Tout porte à croire que cela serait une manœuvre orchestrée par le ministre K au carré et son homologue Yero Baldé pour tout simplement porter un coup fatal aux universités privées.
Dont l’argument avancé c’est de dire que les universités publiques sont en mesure d’accueillir ce nombre. Alors, sans aucune réflexion poussée, ces deux ministres veulent faire croire à l’opinion nationale que tout le mal de l’enseignement supérieur Guinéen provient de ces universités privées, alors que la réalité est loin d’être ça.
À cet égard, il serait plus simple que l’argument avancé annonce directement la volonté de ce régime d’en finir avec l’enseignement privé en Guinée, pour des raisons, qui, au lieu d’être politiques, ne seraient pas aussi loin de la politique.
Toujours est-il que, pour qui connait l’importance du secteur privé dans le développement socio-économique des Etats, comprendra tout simplement que la Guinée est entrain de chuter, à défaut de reculer.
Car au lieu de règlementer le secteur de l’enseignement privé pour encourager les investisseurs, ce régime chercherait plutôt à l’éteindre au grand malheur du peuple.
C’est tout à fait inadmissible que tout un secteur aussi important que l’enseignement privé soit tué pour des raisons d’amateurismes politiques, dans un pays qui veut être émergent.
Mais sans vouloir donner de leçons à qui que ce soit, il est important tout de même que M. Yero Baldé comprenne que l’amateurisme politique n’a jamais développé un pays, qu’il sache que sa décision-là ne fera qu’aggraver les problèmes existants.
Car si ces universités privées ferment aujourd’hui leurs portes, c’est des centaines de jeunes qui vont se retrouver au chômage. À M. K au carré, on ne peut pas reformer le système éducatif sans toucher le contenu des programmes, le corps enseignant et l’état des infrastructures.
Ce n’est pas au Lycée qu’on pourra reformer le système, car c’est plusieurs éléments qui composent le système, dont le Lycée constitue un élément dans cet ensemble.
À QUELLES CONSÉQUENCES FAUT-IL S’ATTENDRE ?
Sans aucun doute, celles-ci risquent d’être énormes. Tout d’abord pour la formation dans les universités publiques. Connaissant le surpeuplement dans ces universités, l’on s’achemine tout droit vers des effectifs sans précédents, qui pourront jouer négativement sur la qualité de la formation.
L’on se rappelle déjà que les places sont largement inférieures au nombre, d’étudiants, ce qui oblige certains départements à faire cours deux fois seulement dans la semaine.
De l’autre côté, plus de 700 étudiants dans une salle, les professeurs auront toutes les difficultés du monde à donner une bonne formation, d’autant plus que les conditions nécessaires ne sont pas mises à leur disposition.
Toute chose qui justifie le bâclage de certains cours, car l’environnement social n’y est pas favorable. Par ailleurs, en pensant vouloir jouer sur les fondateurs des universités privées, M. Yero Baldé est entrain plutôt de jouer à la fois sur le mal et le pire. Parlant du mal, l’on se dirige tout simplement vers une augmentation du chômage dans le pays, car si l’argent n’y rentre pas, les travailleurs seront remerciés.
Mais en plus de ça, le pire pointe à l’horizon sur l’avenir de l’enseignement supérieur. Car une chose reste claire, les fondateurs de ces universités feront tout pour gagner un revenu financier.
Ce qui suppose que l’accès y sera facile pour tout individu désirant d’obtenir un diplôme d’étude supérieur, même ceux qui n’ont pas eu le BAC, pourvue que ces derniers payent les frais d’études.
Voilà en quelques sortes l’effondrement qui risque de caractériser notre enseignement supérieur, si toutefois cet amateurisme politique persiste encore !
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée
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