L’éducation est un secteur fondamental dans le développement socio-économique d’un pays, c’est pour quoi toutes les nations émergentes ont mis un accent particulier sur ce secteur pour amorcer leur processus de développement.
Cependant, un constat assez décevant est à déplorer actuellement dans le système éducatif guinéen.
De l’élémentaire au supérieur, en passant par le secondaire et le lycée, le niveau ne fait que chuter du jour au lendemain.
A qui la faute ?
La question peut être répondue en deux sens.
D’une part l’Etat à travers le département pré-universitaire, il n’est un secret pour personne que ce ministère a abandonner son rôle principal aujourd’hui pour améliorer le système.
Les conditions nécessaires ne sont pas réunies pour le personnel enseignent, les infrastructures et les équipements sont insuffisants.
En guise d’exemple, les enseignants évoluant dans les établissements publics actuellement soufrent énormément, personne d’entre eux ne touche un salaire de 2 millions par mois, alors qu’ils passent toute la journée dans ces écoles pour former les futurs cadres du pays.
Les enseignants représentent aujourd’hui la catégorie socio-professionnelle la plus marginalisée de la guinée, malgré les efforts énormes qu’ils fournissent pour la nation.
Si l’Etat est capable de payer le salaire des militaires en ajoutant quelques sacs de riz en fonction de leur grade, pourquoi alors n’est pas bien payer les enseignants aussi pour les mettre dans les meilleures conditions sociales de travail !
Cela démontre en quelque sorte la réalité des inégalités sociales dans ce pays, d’où l’origine de la corruption qui s’intensifie en milieu scolaire.
C’est dans ce sens Qu’Elton Mayo disait: << La productivité dans une organisation n'est pas déterminée par la force physique des travailleurs, mais plutôt par l’amélioration des conditions humaines au sein de l'organisation >>.
Alors la non amélioration de leurs conditions humaines peut engendrer une démotivation dans le travail. C’est un fait social qui explique un autre fait social comme disent les sociologues dans l’étude des phénomènes sociaux.
D’autre part il faut pointer du doigt la responsabilité des élèves, qui au lieu de prendre conscience de leur avenir, n’accordent presqu’aucune importance aux études.
Aujourd’hui les examens nationaux ne sont plus un obstacle pour les médiocres, ils sont devenus un véritable laissez passez pour tous ceux qui veulent aller en classe supérieure.
Des élèves qui ne méritent même pas d’être en 10eme année se retrouvent aujourd’hui au lycée, d’autres qui n’ont même pas le niveau de la terminale se retrouvent à l’université, parce que tout simplement le BEPC et le BAC ne sont plus organisés avec la rigueur qu’il faut.
Un véritable réseau de corruption est mis en place à ce niveau ce, pour permettre aux candidats de franchir ces deux étapes sans qu’ils ne soient admis régulièrement.
Une bonne partie des bacheliers qui arrivent dans les universités n’ont pas décroché le BAC, d’ailleurs il n’y a plus de redoublant dans les classes intermédiaires actuellement. Cette mauvaise gestion de l’enseignement pré universitaire se répercute dans les universités qui accueillent chaque année des milliers d’étudiants, dont même les 10% d’entre eux ne méritent d’aller à l’université.
Il est inadmissible qu’un étudiant soit incapable de préparer un cours et s’arrêter devant ses camarades pour expliquer ce cours.
L’Etat a fui ses responsabilités dans ce secteur, chacun fait ce qu’il veut, aucune politique d’amélioration n’est mise en place, chaque année c’est des promesses en promesses avec un résultat qui est plus que nul.
Le véritable échec du régime Condé est sans doute dans ce secteur qui n’a fait que reculer depuis l’arrivée du ministre Kourouma.
Au niveau de l’enseignement supérieur aussi la situation est presque la même, les universités publiques sont abandonnées, surtout Gamal Abdel Nasser de Conakry dont les infrastructures ressemblent a tout sauf a une université, le cas de Sonfonia est pire avec le faire semblent que les autorités de cette université font.
Alors quelle solution faut-il envisager ?
La réponse à cette question doit interpeller tous les guinéens.
Il faut rappeler d’abord un fait, le changement du personnel n’est pas la meilleure solution, il faut qu’il ait un changement de système, car le bon fonctionnement d’une organisation dépend en grande partie de la manière dont elle est structurée.
C’est pour quoi Talcott Parsons disait: << Pour comprendre le fonctionnement d'un tout, il faut tenir compte de son système d'organisation >>.
Alors pourquoi les autorités font semblent d’ignorer cette réalité en refusant de s’inspirer des autres?
La question reste posée. Mais pour voir plus loin il faut monter sur les épaules des autres.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal de Guinée