Élections en France : En Marche dans les nuages (32%), le PS en enfer !
Selon une première estimation nationale, fondée sur les « bureaux test », l’abstention est de 50,5%. Le mouvement La République En Marche obtiendrait 32,7%, les Républicains, 21,4%, le FN, 13,1%, France insoumise 10,7%, le PS, avec les Radicaux de gauche 9%, le Parti communiste 3,9% et Europe/Ecologie-Les Verts 3,1%.
La participation aux élections législatives était de 40,75 % à 17h00, selon le ministère de l’Intérieur, mais le taux d’abstention atteindrait finalement 50,5%. Ce qui représente une forte baisse par rapport aux élections législatives de 2012 et surtout de 2007. Selon une estimation Ipsos/Sopra Steria. En 2012, la participation finale avait été de 57,22%.
Selon une estimation Ipsos/sopra Steria publiée par la chaîne publique France Info, l’abstention finale devrait atteindre 50,5%. Dans ce cas de figure, les candidats devront donc atteindre 25% des votes émis pour pouvoir se présenter au second tour. Si personne n’atteint ce pourcentage élevé, les seuls deux premiers candidats classés pourront se représenter la semaine prochaine. Ce qui réduira considérablement les élections triangulaires.
Les Français ont commencé à voter ce dimanche pour le premier tour des élections législatives. L’enjeu, pour le nouveau président centriste Emmanuel Macron est d’obtenir une large majorité pour réaliser les réformes qu’il a promises. Cette année, les bureaux de vote fermeront à 18 heures dans la plupart des circonscriptions et à 20 heures dans les grandes villes. Les résultats seront communiqués à 20 heures.
Participation en baisse
Plus de 47 millions d’électeurs sont appelés à voter pour désigner leurs 577 députés, jusqu’à 18H00 GMT. A la mi-journée, la participation atteignait 19,24%, en baisse par rapport à 2012 au même moment (21,06%).
D’après plusieurs projections, Emmanuel Macron, qui a voté dans la station balnéaire du Touquet, dans le nord de la France, pourrait obtenir à l’issue du second tour le 18 juin près de 400 députés, bien au-delà du seuil de 289 sièges requis pour obtenir la majorité absolue.
Plus l’abstention sera forte, plus il sera difficile d’éviter de disputer un second tour dans une semaine: il faut réunir à la fois la moitié des suffrages exprimés et le soutien d’au moins 25% des inscrits pour échapper au ballottage. Ce mode de scrutin, critiqué par le FN signifie que lorsque le taux de participation est faible, il y a moins de triangulaires et plus de face-à-face au second tour.
Le scrutin se tient une nouvelle fois sous haute protection policière, avec la mobilisation de 50 000 policiers et gendarmes, sur fond de menace terroriste élevée, alors que la France est confrontée depuis 2015 à une vague d’attentats islamistes qui a fait 239 morts.
Mardi, un policier a été attaqué par un jihadiste armé d’un marteau devant la cathédrale Notre-Dame de Paris alors que la campagne tout juste achevée des législatives britanniques a été endeuillée par des attentats.
« Vague ou tsunami », s’interrogeait samedi le quotidien Libération, pour lequel « les électeurs semblent prêts à donner les clés de l’Assemblée à Emmanuel Macron », tandis que Le Parisien évoquait « le grand chamboule-tout » et un bouleversement du paysage politique.
Éliminés dès le premier tour de la présidentielle, les partis traditionnels de gauche et de droite qui se partagent le pouvoir en France depuis 60 ans craignent d’être balayés.
Dégagisme
Les derniers sondages donnent au mouvement du président, La République en marche!, 30% des intentions de vote devant le parti de droite Les Républicains (20%) et le Front national (extrême droite, 18%), en difficulté après l’échec de sa dirigeante Marine Le Pen face à Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle de mai.
La France insoumise, le mouvement du tribun de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, obtiendrait 12,5%, loin devant le Parti socialiste de l’ancien président François Hollande (8%), plombé par une défaite historique au premier tour de la présidentielle.
Le Premier ministre Édouard Philippe, qui espère une solide majorité pour appuyer son gouvernement, est pourtant resté prudent jusqu’au dernier jour de campagne.
« Ce n’est jamais acquis », a-t-il dit vendredi. Si Emmanuel Macron obtient la majorité absolue, « ce serait un exploit politique total. Cela signifierait, en tout cas pour quelque temps, la destruction des partis traditionnels », analyse Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel.
7877 candidats
La volonté du nouveau président de briser les lignes politiques traditionnelles l’a déjà conduit à former un gouvernement mêlant personnalités de droite, de gauche et de la société civile. Les législatives revêtent un enjeu crucial pour le nouveau chef d’Etat, qui a besoin d’une solide majorité pour asseoir sa politique de réformes sociales-libérales : moralisation d’une vie politique minée par les affaires, assouplissement du droit du travail - au risque de s’attirer les foudres des syndicats - ou encore réduction des déficits publics, pour se conformer aux règles européennes.
Quelque 7877 candidats, dont un peu plus de 42% sont des femmes, se disputent 577 sièges. Et le renouvellement de l’Assemblée est assuré avec près de 40% des députés sortants qui ne se représentent pas, après l’entrée en vigueur de la loi sur le non-cumul des mandats. Les Français de l’étranger, qui ont voté par anticipation le week-end dernier, ont plébiscité les candidats de La République en Marche ! en mesure de l’emporter dans dix des onze circonscriptions en jeu.
Leur vote a confirmé la dynamique en faveur d’Emmanuel Macron, mais aussi l’effondrement des sortants de gauche et de droite, qui n’ont recueilli pour la plupart que de très faibles scores. Une situation inquiétante pour les quelque 350 députés qui se représentent dimanche, dont de nombreuses personnalités - anciens ministres, candidats à la présidentielle…-, qui risquent de faire les frais du « dégagisme » semblant désormais séduire les Français, lesquels ont éliminé les ténors des partis traditionnels et élu président un homme de 39 ans encore inconnu de tous il y a quelques années.
Une synthèse de N’Bany sidibé tirée de l’Obs pour Journal Guinée
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