Gardiens de morgue et de cimetière et personnel de santé en Guinée : Quand l’habitude banalise la mort! (REPORTAGE).
Dans les couloirs des hôpitaux et des postes de santé de Conakry, ni le silence, ni la course contre la montre, ni la peur de passer à l’autre monde à tout moment n’effaceront les souvenirs vécus par les praticiens de la santé. Dans ces espaces de silence s’élèvent les flots de confessions d’une perte de vie d’un malade qu’on aimerait sauver. D’autres regrettent toujours leur impuissance face au destin de soigner ou récupérer tel ou tel malade. L’accoutumance est le seul remède qui aide les uns et les autres à vivre dans l’univers du stress permanent.
Les couloirs du service de réanimation de l’Hôpital Donka et Ignace deen sont noirs de monde en cette matinée du mardi 17 janvier 2017. Les femmes sont curieusement les plus nombreuses. L’espace est plongé dans un silence de cathédrale. Les froufrous des blouses des kinésithérapeutes et des réanimateurs qui passent de salle en salle ne parviennent pas à perturber l’atmosphère.
A travers les vitres d’une fenêtre à partir du couloir extérieur, un homme à la barbe poivre et sel pédale une sorte de vélo d’appartement. Dans une autre salle à la porte entrebâillée, Docteur Mounjir Diallo est au chevet d’un malade. C’est leur train-train quotidien. L’exercice de ce métier a ses particularités. Les praticiens n’oublieront jamais certains faits.
Dr Bella kamano les lunettes bien ajustées, garde à jamais dans son esprit son impuissance à sauver un nourrisson, alors qu’il était à la pédiatrie de Donka.
« J’avais vu un membre de ma famille mourir. Mais je suis profondément marqué par la disparition d’un enfant atteint de paludisme chronique que je devais sauver et dont je n’y suis pas arrivé. L’enfant est décédé. Pour moi, c’était un défi de le soigner. Il est finalement décédé. C’était vers 2015 et 2016 », raconte-t-il.
Son débit est saccadé. L’émotion le transperce. Ce n’est pas le seul cas pathétique. A son poste à l’Hôpital Donka, Dr kamano compatit à la paralysie d’une brillante étudiante victime d’un accident de circulation alors qu’elle était en vacances à Mamou.
Malgré la mobilisation de l’équipe de praticiens, les moyens techniques et le dévouement, elle ne se relèvera pas de sa chaise roulante.
« L’étudiante est brillante. Après son accident, elle faisait sa réanimation ici. Malgré la rééducation, elle est paralysée. Elle sera pour le reste de sa vie sur la chaise roulante », se désole Dr Bella kamano.
Dans un bureau, Dr Negué Barry, un médecin aguerris, affiche la sérénité. Le temps de stress est derrière lui. Il a capitalisé plus de 37 ans de service et a sillonné plusieurs contrées du pays, plus inaccessibles les unes que les autres. Les douloureux souvenirs se bousculent dans sa tête.
« Avec le temps, on s’habitue au sang, aux cas graves. Dans les postes à l’intérieur du pays, vous rencontrez tous les jours des cas sociaux où vous êtes obligés de débourser pour soigner les malades. Je l’ai fait à plusieurs reprises », se souvient le technicien. Pour lui, il faut une certaine personnalité pour faire face aux circonstances douloureuses, pathétiques et tragiques.
« Nous compatissons tous les jours avec les malades et leurs parents. Mais il faut être fort », insiste cet homme trapu aux épaules rondes. Il a lâché le mot. Il faut être fort sur le plan psychologique pour résister dans les couloirs, dans les salles et dans les blocs où l’on peut tomber à tout moment sur des cas qui suscitent de la compassion.
Contrairement à Dr Negué Barry un étudiant mauritanien inscrit à la Faculté de médecine de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry et en stage à l’hôpital Donka qui vit déjà des expériences inoubliables.
« J’avais un malade qui avait une paralysie faciale des nerfs. Il ne pouvait pas parler. Il essayait de parler avec ses parents. Et ces derniers me rapportaient ce qu’il ressentait. C’est sur cette base que je faisais l’examen. C’est difficile », se rappelle-t-il.
Un métier anxiogène
Les allées de l’hôpital Ignace deen sont animées. Les malades et leurs accompagnants se dirigent les uns vers les services, les autres vers la grande porte. Ici, certains marchent d’un pas lourd en quête de renseignements. Sur l’espace vert non loin du bâtiment administratif, des agents de l’établissement sont en sit-in. Toutefois, dans les services, comme à la Radiographie par exemple, d’autres praticiens sont au chevet des patients. C’est derrière ce bâtiment que se trouve le bloc opératoire. Nous empruntons les escaliers, et nous voici au secrétariat du professeur agrégé en Chirurgie et titulaire de chaire, Cheikh Tidiane Touré. Après quelques minutes d’attente, nous sommes introduits dans le bureau du chirurgien. L’universitaire pianote sur le clavier de son ordinateur. Il est au cœur des préparatifs de trois congrès qui se tiennent simultanément à Dakar.
Ce guinéen qui a officié dans plusieurs pays, Canada, France, Belgique, Gabon, entre autres, livre des sentiments partagés par ses pairs.
« La chirurgie un métier passionnant. C’est dommage que les jeunes s’en détournent de plus en plus. Elle fait partie des professions les plus anxiogènes. C’est un défi perpétuel. Au-delà du fait qu’on est devant un patient qu’on doit sauver, c’est un combat contre soi-même. Il faut toujours essayer de s’élever pour améliorer la santé de quelqu’un », confesse-t-il.
L’exercice de ce métier requiert de la dextérité mais aussi il faut faire le bon geste au moment qu’il faut. C’est cette exigence qui met les chirurgiens dans le stress quasi permanent.
« En fin de compte, la chirurgie est une technique agressive. Prendre un couteau et ouvrir quelqu’un, c’est quelque chose de proscrit. Nous le faisons tous les jours. Mais il faudra qu’on le fasse convenablement. Si le chirurgien ne fait pas le geste qu’il faut au moment qu’il faut, le malade peut mourir ou s’en tirer avec d’importantes séquelles », indique l’universitaire.
Le Pr. Touré est marqué par des réussites sur des cas délicats mais il n’oubliera pas une opération en équipe sur un malade à Montpellier pendant 17 heures. C’est un record de sa carrière de plus de 30 ans.
« Dix-sept heures debout, c’est un exercice physique intense. Au-delà de guérir, c’est un dépassement de soi. Nous ne mangeons pas aux heures qu’il faut », se souvient ce médecin.
Le chirurgien garde en tête des souvenirs inédits et inoubliables.
« Il y a quelques années, nous avons reçu un malade dont l’intestin était perforé. Mais il est resté plusieurs jours avant de se rendre à l’hôpital. Lorsqu’il est arrivé, tout le monde le donnait pour mort. Mais c’est avec des techniques simples et des équipements accessoires que nous l’avions récupéré », révèle ce praticien.
Le tact pour dire la vérité aux familles
Depuis cette expérience, il se garde de se prononcer sur le pronostic vital d’un patient.
Dans les salles réservées aux invités, Dr N’fassory Kourouma, les cheveux blancs, renvoie l’image d’un praticien qui a blanchi sous le harnais. Il a, tour à tour, travaillé dans un ministère comme conseiller avant de revenir à ses vieux amours, comme médecin.
Le spécialiste se veut réaliste.
« Pour moi, il faut toujours dire la vérité à la famille du patient. Mais il faut savoir comment dire cette vérité », conseille ce sage.
La première expérience dans le bloc opératoire
Mardi 17 janvier 2017, au poste de santé de Dr Negué, les agents sont à pied d’œuvre. Les derniers patients de la journée sont assis. L’infirmier chef de poste, Dr Negué Barry, est derrière son bureau. Il n’avait pas encore épuisé la liste des malades aux alentours de 14 heures. Le rythme de travail ne prête pas au repos.
« Il faut à la fois gérer les malades, les données et tout le matériel. C’est un stress permanent », ajoute-t-il.
Dans sa carrière, il est certes marqué par le dévouement de son actuel médecin-chef , une femme en quête continue de perfection.
Au début, l’infirmier a traversé les expériences d’un débutant.
« Lorsque je faisais mon stage dans un bloc opératoire, j’étais perturbé par la vue du sang. C’était la première fois. Pour ce qui concerne la disparition des personnes, c’est dans l’exercice de ma fonction. C’est vrai que lorsque l’on perd un malade, cela fait toujours mal », raconte Dr Negué. L’exercice d’une spécialité médicale ou paramédicale n’est pas en réalité une promenade de santé.
CIMETIERES : Le drame de vivre au milieu des morts
Le cimetière de Cameroun porte son lot de tristesse, de compassion pour les rares personnes chargées de veiller sur les morts.
Ce Mardi 17 janvier 2017, 6 personnes du 3e âge devisent tranquillement à l’entrée.
Leurs journées sont immuables depuis une trentaine d’années.
« Je suis ici depuis 1985. J’ai embrassé ce boulot par le biais d’un ami qui travaillait dans ce cimetière. Après sa mort, je suis venu pour continuer son œuvre », se rappelle ce creuseur de tombe.
Pourquoi les jeunes ne travaillent pas dans les cimetières demandais-je à la cantonade ?
La réponse est sans appel. « Ce n’est pas un travail pour les jeunes. Ces derniers ne peuvent pas se comporter comme il se doit. C’est un métier dangereux. Il faut une bonne maîtrise de l’espace. Parfois, en creusant, on peut tomber sur le pied ou la tête d’un corps. Tout cela demande une certaine maturité », souligne-t-il.
Drapé dans un grand boubou vert, l’autre septuagénaire, d’une voix basse, parle de son travail avec un voile de mysticisme. Ce n’est pas un travail que chaque personne peut pratiquer, dit-il. « Il faut psychologiquement être fort pour être ici tous les jours et voir les corps », soutient Amadou Bâ.
Au fil du temps, plus rien ne les traumatise. Ces personnes du troisième âge ne sont pas hantées par les cauchemars.
« C’est vrai que ce n’est pas du tout facile, mais nous ne craignons rien. Parce que nous savons qu’en creusant la tombe de quelqu’un, d’autres creuseront tôt ou tard les nôtres », dit-il. Ainsi va la vie, peut-on tenter d’ajouter.
Ces responsables des lieux extériorisent une certaine fierté de rendre service à la communauté. Derrière le portail du cimetière peint en marron, des plaques portent les noms des disparus, des dates de naissance… Des tombes occupent presque cet espace isolé par ce grand mur.
Sous un arbre, le chapelet à la main, un homme vêtu d’un T-shirt blanc se recueille sur les tombes de ses proches. D’autres viendront pour faire de courtes prières avant de s’en aller.
« Je vais vous dire que ce que nous gagnons peut couvrir nos besoins que pour une dizaine de jours. Ici à Conakry, nous ne pouvons pas vivre avec 450000 fg par mois. Ce sont les bonnes volontés qui nous laissent quelques billets en passant et nous aident à vivre », révèle-t-il.
Dans cet endroit gouverné par la solitude et où l’on assiste tous les jours à l’enterrement, on s’aperçoit que la vie ici-bas est si éphémère. Tous compatissent quotidiennement aux douleurs des parents proches ou éloignés des disparus.
« Nous ne connaissons pas la joie encore moins la gaité. Ici, c’est l’espace de la tristesse et de la compassion. Vous ne pouvez pas accueillir une personne venue chercher un espace pour enterrer quelqu’un et être content. Il en est de même lorsque nous portons une personne à sa dernière demeure », ajoute Amadou Bà.
Les philosophes diront que la mort fait partie de la vie.
« Le fait que nous voyions des personnes mourir tous les jours consolide notre foi. Parce que nous savons aussi que, tôt ou tard, nous allons mourir. Donc, nous faisons ce qui est recommandé par notre religion », théorise Ahmadou Bâ.
Comme à cameroun, l’atmosphère est lourde au cimetière de simbaya ce 17 janvier 17, à 17 heures passées de quelques minutes. Le soleil se couche et ses rayons s’adoucissent. Mais, le temps semble suspendu pour ces hommes debout à l’entrée de l’un des plus grands cimetières musulmans de Conakry. Ils parlent à peine. Plusieurs d’entre eux attendent le corps de leurs proches. En l’espace de dix minutes, deux corbillards accompagnés par des particuliers et des cars s’immobilisent au parking.
Le gestionnaire, M. Diassy, reçoit, dans un bureau peu spacieux, des personnes endeuillées. Il n’a pas voulu partager des confessions, voulant d’abord se référer aux adjoints ou au maire de la commune de Ratoma.
A présent direction : l’univers de la morgue de l’Hôpital Donka.
Il est de ces métiers où l’on côtoie en permanence la mort. C’est le cas des morgues.
Malgré son passé de fantassin dont le cœur de métier est la guerre, donc préparé à faire face à la mort, les premiers jours de Aliou Diallo au service de la morgue de l’Hôpital Donka n’ont pas été faciles.
« Je suis militaire et fantassin de spécialité. Mon métier, c’est la guerre. Donc, je suis préparé à voir la mort », avertit-il.
Mais, depuis que « je suis affecté à la morgue de l’Hôpital de Donka, j’ai connu une autre vision de la mort.
Le rapport à la mort dans l’infanterie est différent de la gestion de la morgue qui reçoit en permanence des cadavres de toutes sortes », fait-il remarquer.
Pour son cas, reconnaît-il, les premiers jours de sa prise de service ont été pénibles ; les images des corps lui revenaient tout le temps, surtout une fois qu’il est chez lui. Mais, au bout de quelques temps, il a commencé à s’habituer et à ne plus avoir de visions.
Sur le registre des souvenirs les plus marquants, le chef du service de la médecine légale à l’hôpital Donka explique, sans donner plus de détails, qu’il y a eu des cas extrêmes de morts accidentelles et autres où les corps leur sont parvenus dans des conditions « difficilement tenables ».
« Mais, mon équipe et moi avons fait notre travail. Pour chaque cas, nous avons pris les corps dans le plus grand respect qui leur est dû, aussi bien pour les musulmans que les chrétiens. Nous les préparons et faisons leur toilette avant de les présenter à leurs parents pour leur inhumation », confesse-t-il.
Professeur Hassan BAH souligne qu’ils travaillent (lui et son équipe) dans un environnement bien organisé.
« A leur arrivée, les corps sont d’abord reçus au service des urgences où l’on vérifie le certificat de décès avant qu’ils ne soient envoyés à la morgue. Une fois dans notre service, si le corps est identifié et les parents informés, nous nous conformons à la volonté de ces derniers. Si les parents souhaitent que nous nous occupons du lavage mortuaire, nos éléments le font conformément à la religion du disparu », assure-t-il.
Pour lui, il est utile de noter qu’ils ont un service bien organisé qui observe scrupuleusement les règles de gestion des dépouilles mortelles. A côté du chef de service, la morgue de l’hôpital dispose des éléments formés en lavage de corps. Le professeur est satisfait de ses collaborateurs qui, à ses yeux, sont « très compétents et s’acquittent à merveille de leur tâche ».
MATERNITES : Le berceau de tous les souvenirs
Dans les maternités, les mères et les sages-femmes poussent un ouf de soulagement après chaque naissance. Mais parfois, les sages-femmes vivent dans cet espace des souvenirs douloureux. Après chaque accouchement, ces professionnelles ressentent une satisfaction intérieure, un réconfort. C’est une autre forme de délivrance.
La maternité de Donka s’incruste dans la flopée des habitats. Les femmes, leur nourrisson sur le dos ou dans leurs bras, arrivent à pied ou descendent des taxis. A l’intérieur, les couloirs de la zone de consultations ne désemplissent pas. Les uns après les autres, elles entrent dans le bureau du médecin. Ici, en cette matinée de janvier, les praticiens s’affairent à épuiser la liste des malades à temps. De l’autre côté, ce n’est pas la grande affluence. Le décor ne renseigne pas sur le taux de fréquentation.
De part et d’autre de la porte du bureau de la maîtresse des sages-femmes, des affiches portent les messages de prévention des maladies liées à la grossesse. Dans une autre salle, un groupe de matrones et de sages-femmes est sur le qui-vive. Après quelques minutes d’attente, la maîtresse des sages-femmes nous ouvre son bureau. Elle accepte de partager une partie de sa vie professionnelle. Derrière ses lunettes claires, elle garde de bons souvenirs.
« Lorsque nous parvenons à sauver des vies, nous sommes très soulagées. Nous poussons un ouf de soulagement. Parce que ce sont nos efforts qui sont récompensés. Parfois, il nous arrive de faire plusieurs heures pour faire accoucher une femme », raconte la dame.
Mais, ce ne sont pas uniquement les beaux souvenirs qu’elle a dans son livret professionnel. La praticienne parle d’autres faits avec moins d’enthousiasme. Mme Diallo, comme plusieurs autres sages-femmes ou matrones, a vécu, impuissante, la disparition de nourrissons.
« Dès fois, nous vivons des moments difficiles. Il y a des décès lors des accouchements », confie-t-elle.
Ce mercredi, l’atmosphère est plate au centre communal de Taouyah.
La maternité ne fonctionne pas à feu continu. Deux praticiennes sont dans leur salle. Une sage-femme, apparemment la cadette de l’équipe, nous reçoit avec une certaine déférence. Ici, elles affichent la sérénité. A l’intérieur du pays, les jours de garde sont vraiment des jours de veille.
« Les postes de santé ou les centres de santé ne sont pas dans des conditions de sécurité dans les régions. J’ai été victime d’une agression lorsque j’étais en poste à Fallessadé (DUBREKA) alors que j’étais jeune sage-femme », raconte Fatou Touré Thiam.
Elle remonte le fil de ses souvenirs. Là-bas dans son ancien poste, la sage-femme a eu à remplir plus que son cahier de charges. Elle a eu à donner à plusieurs reprises son sang pour sauver des vies.
« En tant que sage-femme, nous sommes aussi des conseillères. Nous sommes entre la santé et le social. Nous avons la confiance des femmes. Elles nous parlent de ce qu’elles ont de plus intime. Nous échangeons de façon régulière et profonde. C’est un honneur pour nous. J’ai personnellement reçu beaucoup de cadeaux et j’ai eu aussi beaucoup d’homonymes à Conakry», confesse Fatou Touré Thiam.
Le métier de sage-femme, clame-t-elle avec une dose de fierté, est très noble. Les sages-femmes vivent une satisfaction intérieure lorsqu’elles aident une femme à accoucher.
« Après chaque accouchement réussi, c’est une sorte de confirmation pour nous. C’est très réconfortant de sauver des vies. Cela nous glorifie. Il y a une certaine reconnaissance de la société que nous ressentons », laisse entendre Mme Thiam.
Dans les couloirs des maternités, la déception peut survenir à des moments les plus inattendus. Il y a des jours inoubliables.
« Nous essayons, en conformité avec notre éthique et avec déontologie, de faire correctement notre travail. Mais parfois, il arrive qu’il y ait des décès. Nous ressentons au fond de nous ces pertes en vie humaine », reconnaît la sage-femme. L’exercice de ce métier est très contraignant.
Aujourd’hui, du fait du déséquilibre entre les capacités d’accueil et la demande, l’image de ces spécialistes est un peu ternie. Elles méritent mieux.
Reportage réalisé par Ibrahim Kalil Diallo