Après le sixième essai nucléaire Nord-Coréen jugé plus puissant que ses précédents, la communauté internationale se retrouve finalement dans un flou total face aux dispositions à prendre. Toute chose qui ouvre de facto, la voie à un nouvel épisode de tensions au niveau du conseil de sécurité des Nations unies. En effet, pour les Etats unis et leurs alliés, il faut rapidement décréter des sanctions dures contre le régime de Kim Jong-un. Ainsi, il n’en fallait mieux pour Moscou de balayer d’un revers de la main, toute hypothèse allant dans ce sens.
C’est du moins ce qu’a laissé entendre le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, qui estime de son côté que les sanctions ne sont plus la solution pour résoudre ce problème, car elles ont montré leur limite.
Ce qui laisse croire que la résolution présentée par Washington et ses alliés a peu de chance d’être adoptée lundi prochain au conseil de sécurité, d’autant plus que Moscou et Pékin affichent une opposition totale à toute idée de sanction contre Pyongyang, et prônent l’ouverture d’un dialogue.
QUELLE ATTITUDE FAUT-IL ADOPTER ?
Sans aucun doute, ceux qui doutaient jusqu’à présent de la capacité de la Corée du Nord à se doter de l’arme atomique, sont plus que jamais rassurés de cette réalité.
Dès lors, il ne faut plus jouer avec le feu, en envisageant une option militaire contre ce pays. Il faut plutôt privilégier l’option diplomatique, qui reste et demeure maintenant l’unique solution pour aboutir à une désescalade.
Ce qui suppose l’ouverture des pourparlers directs entre Pyongyang, Washington, Pékin, Seoul, Tokyo et Moscou, comme ça été d’ailleurs le cas sur le programme nucléaire Iranien.
Toujours est-il que, pour aboutir à une telle désescalade, chaque partie doit faire des concessions majeures vis à vis des autres. Washington tout d’abord doit forcément arrêter ses exercices militaires conjoints avec la Corée du Sud, toute chose qui est vue par Pyongyang comme une menace pour sa sécurité nationale.
Une éventualité très difficile à obtenir de la part de l’administration Trump, mais qui semble être le point de départ pour obtenir l’arrêt définitif des essais nucléaire par la Corée du Nord. Mais toutefois, une chose reste claire, l’idée d’une dénucléarisation de la péninsule ne semble plus être à l’ordre du jour, d’autant plus que Pyongyang est devenue aujourd’hui une nouvelle puissance nucléaire, qu’il faut désormais prendre avec le plus grand sérieux.
Mais cela n’empêche tout de même un arrêt total de ses essais nucléaires, ainsi que ses tirs de missiles balistiques intercontinentaux, qui effraient aujourd’hui ses voisins Japonais et Sud-Coréen.
Ainsi, malgré ses discours fermes, Donald Trump lui-même semble comprendre aujourd’hui que l’option militaires qu’il a toujours prôné ne plus une solution.
Car vu les intérêts que les États unis disposent aujourd’hui au Japon et en Corée du Sud, il est moins probable pour Washington de se lancer dans un conflit armé avec Pyongyang.
LES CONSÉQUENCES D’UNE TELLE ESCALADE !
Comme l’on constate déjà, cette situation promet des conséquences à plusieurs niveaux. Tout d’abord, au niveau du conseil de sécurité des Nations unies, l’on assistera très prochainement à une paralysie totale.
Car s’il n’y a aucune entente entre Washington Moscou et Pékin, aucune résolution ne peut être adoptée, d’autant plus que le double veto Russe et Chinois pourrait s’imposer pour enterrer le vote.
En plus de ça, la voie est largement ouverte cette fois-ci encore à des nouvelles tensions diplomatiques de grande envergure, entre les États unis, la Chine et la Russie.
Celles-ci pourraient éventuellement conduire à des ruptures économiques entre ces trois pays, comme Trump compte déjà le faire vis à vis de Pékin, car la Chine reste encore le plus grand allié de Pyongyang.
Il faut par ailleurs, mettre l’accent sur les conséquences militaires qui pourraient intervenir, car la détermination de Trump d’intensifier ses manœuvres militaires dans la péninsule, ne fera que radicaliser le régime de Pyongyang encore d’avantage.
D’où la nécessité d’apaiser la tension de part et d’autre, pour sauver la paix internationale durable.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée
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