Grève des enseignants : L’étrange demande d’un activiste de la société civile à Alpha Condé !
Ce mardi 21 février 2017, le Forum Civile Guinéen (FCG) était face à la presse pour faire le point sur la crise de l’éducation en Guinée.
Par la même occasion, ces défenseurs des droits de l’homme se sont également penchés sur les violences survenues, lors des manifestations, qui ont fait au total 8 morts, une cinquantaine de blessés et plusieurs interpellations.
Selon le président du FCG Ibrahima Balaya Diallo, les violations des droits de l’homme sont récurrentes en Guinée, mais le cas précis de cette semaine a dépassé l’entendement parce que, dit-il, nous avons vu des bérets rouges dans les manifestations.
« On avait pensé que la réforme des forces de défense et de sécurité avait vraiment fait avancer les choses, mais malheureusement on s’est rendu compte que l’avancé n’est qu’un surface. Parce qu’on a retrouvé des gens qui ne sont pas du maintien d’ordre. Je crois que dans ce pays on est assez claire sur le cas du maintien de l’ordre, c’est la gendarmerie et la police. Je crois que les militaires n’ont rien à avoir dans le maintien de l’ordre ».
Parlant de la crise que traverse le secteur éducatif du pays Ibrahima Balaya Diallo, estime que l’accord signé entre le gouvernement et le syndicat des enseignants n’est pas salutaire.
« J’ai eu des retours, qui nous ont poussés à venir devant vous, parce que quand j’ai parlé avec un certain nombre de syndicalistes, qui me disent que ce qui a été signé n’engage que ceux qui ont signés, cela veut dire que la crise elle est là », a-t-il expliqué.
Et de poursuivre : « Il faut s’appesantir sur la crise de l’éducation en Guinée, j’ai l’habitude de dire qu’au-delà de la culture notre apport à la mondialisation, c’est l’éducation. Si aujourd’hui nos enfants ne sont pas bien éduqués, qu’est-ce que nous allons faire ? Aujourd’hui nous avons 60% de la population qui a moins de 25 ans, la seule chose que nous pouvons leurs données, c’est n’est pas de l’argent, c’est l’éducation ».
Très remonté, le président des FCG fait une demande au président de la république : « Je crois que le président devrait commencer à démettre les trois ministres en charge de l’éducation de leurs fonctions, car ils ont atteints leurs limites, ils ne peuvent plus gérer l’éducation nationale. Depuis 2011, qu’est ce qui a changé fondamentalement dans l’éducation en Guinée ? Ce que nous avons le plus entendus, c’est la prolifération des universités, alors que nous n’avons pas d’enseignants compétents pour les universités, nous en avons pas beaucoup et nous avons aujourd’hui plus de 40 universités ».
Et de conclure : « Mais ne perdons pas de vue, ce qui s’est passé, c’est n’est pas seulement la crise de l’éducation, nous avons sillonnés les rues à Kipé et ce que nous avons entendus ce n’était pas « on veut reprendre l’école », c’était du « on en a marre, la vie est difficile… » »
Mohamed Kaba Soumah pour Journal Guinée