Assise sur les gravats de son logis effacé par les Bulldozeurs, les bras tournés vers le ciel, qui n’a pas vu l’image de cette pauvre femme désemparée sur les réseaux sociaux ?
Un appel à témoin du créateur ou signe de détresse, la scène donne froid au dos. Une image choquante à la limite qui révolte.
Une révolte qui découle du mépris et la violence par laquelle, les agents mènent cette opération de déguerpissement.
Si les raisons invoquées ne souffrent d’aucune illégalité, il n’en demeure pas moins, que la méthode reste peu catholique.
Car, il s’agit des Guinéens dont l’État à le devoir de protéger quelque soient les circonstances. Cette pauvre dame et tant d’autres retiendront à jamais, cette effroyable image.
Elle racontera dans 10, 15, 20 ans, à ses progénitures, qu’un certains Ibrahima Kourouma est venu cassé, saccagé et dégagé sa famille sans donner parfois, la chance de récupérer le moindre objet. Elle conseillera ceux-ci, que pour rien au monde, il ne faut occuper les domaines réservés de l’État.
Que dire de ces élèves, qui, après les cours retrouvent leurs parents matelas à la main à la recherche d’un gîte et couvert!
Ces élèves auront eux aussi, leur compréhension de la notion de l’État. Ils retiendront sans le vouloir, un État si fort qui est capable d’écraser tout au nom de la puissance publique. Un État qui agit sans commune mesure. Un État qui se donne le droit de briser les rêves des élèves laissé à la belle étoile sans aucune alternative.
Quelle brutalité ! Quelle indifférence ! Quelle maladresse !
Que faisons-nous de l’État providence !
Parmi ces élèves plongés dans le désarroi, il y a évidemment certains qui préparaient des examens.
Comment leur expliquer, que par la faute des individus qui agissent au nom de l’État, ils ne pourront pas suivre les cours comme il le faut? Ces victimes expiatoires grandiront avec cette illusion.
Une illusion qui ouvre très souvent, le boulevard à la haine, au désespoir.
C’est bien vrai que les réserves foncières doivent être ramenées dans l’escarcelle de l’État. Pour le cas par exemple de ces écoliers et leurs parents jetés dans la rue, pourquoi ne pas trouver des centres d’accueil pour sauver l’année scolaire !
Voilà autant de questions qui devaient être examinés en amont. Mais l’on est habitué en Guinée à agir avec le cœur juste pour se faire plaire.
Alors que les actions de l’État, surtout quand il s’agit des citoyens, doivent être menés avec tact, humanisme.
Aujourd’hui, les habitants de ces zones sont humiliés, terrorisés. Une situation si extrême qui nourrit assez de suspicions.
Et dans un tel cas, chacun y va de son commentaire. Des commentaires au relan politico ethniques fondés sur des bases irrationnelles.
Certains, au nom des considérations politiques, applaudissent ce sort infligé à leurs semblables, leurs propres compatriotes.
Une réalité qui démontre l’animosité instaurée entre les Guinéens par de petits politiciens, qui faute de compétence, agissent sur les cordes sensibles de la division, l’ethno stratégie pour asseoir leur électorat.
Au point qu’aujourd’hui, on a le sentiment que les Guinéens n’ont plus le sens de l’humanisme.
Tout est bon.
Pourvu que cela concerne des gens qu’on considère comme des adversaires politiques voire même des ennemis.
Il suffit de lever le petit doigt, dénoncé pour être étiqueté. Les Guinéens sont prêts à se déchirer sur des futilités qu’à s’occuper de l’essentiel.
Quel dommage!
Un sursaut d’orgueil est nécessaire pour aider ces compatriotes en détresse.
Pour une fois, que l’Union, l’une des composantes de notre devise, s’exprime.
Qu’en dehors des réfugiés sierra léonais que le gouvernement vient d’assister, que l’on se mobilise pour sauver les enfants innocents de Kaporo rail et maintenant Kipé 2.
Eux qui n’ont rien demandé pour être dans une telle situation.
Vivement donc, la solidarité agissante de tous !
Par Ibrahim Kalil Diallo
Journaliste
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