Kenya : Des résultats moins surprenants !
Malgré la contestation et les mises en garde de son adversaire, rien n’a empêché la commission électorale Kenyane de déclarer ce vendredi la réélection du président sortant, Uhuru Kenyatta. Avec 54% de voix contre 44% pour son principal opposant, Raïla Odinga, Uhuru Kenyatta continuera encore à gérer les affaires de son pays pour les cinq (5) prochaines années. Malgré les difficultés socio politiques auxquelles il risque d’être confronté, d’autant plus que Raïla Odinga et sa coalition ne comptent pas se laisser faire cette fois ci, face à ce qu’ils qualifient de piratage électoral en faveur du camp présidentiel.
Une attitude de contestions très probable, face à un pouvoir qui semble avoir joué aux manœuvres avant même le scrutin, dont les résultats sont loin d’être surprenants pour les observateurs bien avertis.
FAUT-IL CRAINDRE DES VIOLENCES POST ÉLECTORALES ?
La réponse ne fait aucun doute, d’autant plus que des émeutes ont déjà éclaté dans le bidonville de Kibera à Nairobie la capitale, selon des sources citées par l’AFP. Plus loin, dans la ville de Kisumu, un de fief de l’opposant, Raïla Odinga, l’on apprend que la police a tiré de coup de feu pour disperser des manifestants venus protester contre l’annonce de la réélection du président sortant.
Comme pour dire que la situation s’annonce de plus en plus tendue, car Raïla Odinga est déjà frappé par l’âge jouait cette fois ci la dernière carte de sa carrière politique, après son double revers de 2007 face à Mwaï Kibaki et de 2013 face à l’actuel président Uhuru Kenyatta.
Ainsi, à l’allure où vont les choses, Raïla Odinga s’achemine tout droit vers un troisième revers, qu’il ne semble pas admettre cette fois ci, malgré ses faibles chances de renverser la tendance. Toujours est-il que, connaissant la nature des régimes politiques en Afrique, il était impossible pour Raïla Odinga d’obtenir des élections transparentes, dont il espérait remporter sans difficulté.
Etant donné que les présidents sortants sont toujours conscients de la capacité de leur opposition à renverser la tendance dans ces cas de figure. Ce qui justifie en grande partie leur hostilité à organiser des élections transparentes, au risque de se retrouver dans l’obligation de rendre le pouvoir à leurs opposants.
LA RÉACTION DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE !
Comme par le passé, la communauté internationale n’aura qu’un seul message à véhiculer. Celui d’appeler les perdants à reconnaitre le verdict des urnes, et à préserver la paix sociale dans le pays.
Comme pour dire que l’opposition n’a que ses yeux pour pleurer, face à un régime qui bénéficie sans doute d’un soutien total de certains pays occidentaux à cause de leurs intérêts économiques et stratégiques présents dans le pays.
Alors pour éviter la réplétion du scenario de 2007, une médiation neutre et impartiale est nécessaire, voire indispensable entre les deux camps adverses. Et ce, pour appeler les uns et les autres à privilégier l’intérêt général du peuple Kenyan, au détriment de leurs intérêts politiques.
Toute chose qui pourrait réduire les tensions ethnico politiques, et éviter au pays de basculer dans la guerre civile.
Une hypothèse qui ne sera pas facile, mais qui n’est pas aussi impossible, car comme on aime toujours le dire, un mauvais arrangement vaut mieux qu’une bonne guerre.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée
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