Kenya : La grande surprise de l’année !
Comme un coup de tonnerre pour les uns et un signe de transparence pour les autres, la décision de la cour suprême Kenyane relative à l’annulation du scrutin présidentiel du 8 Aout dernier restera longtemps dans les annales. Intervenue ce vendredi 01 Septembre 2017 à la grande surprise du monde entier, et dans un contexte de fête internationale pour les musulmans. La cour suprême Kenyane après examen et analyse de tous les recours déposés par la coalisation de l’opposition dirigé par Raïla Odinga, décide finalement de remettre les compteurs du scrutin à zéro.
Une décision historique à double sens, tout d’abord pour l’opposant, Raïla Odinga qui va forcément s’en réjouir, d’autant plus qu’il avait rejeter ces résultants en bloc, car estimant qu’ils ont été manipulés en faveur de son adversaire.
De l’autre côté, le président Uhuru Kenyatta affichera forcement sa colère et son indignation, car il s’attendait à un scenario de 2013, c’est à dire, une confirmation totale des résultats de la commission électorale lui donnant vainqueur du scrutin.
QU’EST-CE QUI A PESÉ SUR LA BALANCE ?
Au-delà des motifs officiels évoqués par la cour suprême, tout porte à croire que des pressions endogènes et exogènes ont pesé sur la balance.
Venant d’un côté de l’opposition et de ses partisans, celle-ci pourrait bien influencer cette haute cour judiciaire du pays, car ses menaces laissaient craindre d’éventuelles violences post-électorales.
Si toutefois la cour suprême confirmait les résultats de la commission électorale. De l’autre côté, il ne faut pas négliger les pressions de la communauté internationale, qui pourraient influencer cette décision inattendue.
L’on se rappelle déjà que quelques jours après le scrutin, des observateurs étrangers avaient dénoncé des irrégularités qui ont caractérisé le vote.
Toute chose que certains avaient négligé à l’époque, mais qui semble aujourd’hui avoir des impacts sur le processus électoral en cours.
Mais toutefois, dans l’un ou l’autre cas, la cour suprême Kenyane est rentrée aujourd’hui dans l’histoire par la grande porte, car elle vient de montrer aux autres pays, qu’une institution judiciaire de sa taille peut bien défier le pouvoir en place.
Et ce, contrairement à ce que certains pensent encore dans leurs pays respectifs, que les institutions Républicaines sont des propriétés privées des chefs d’Etats. C’est aussi une leçon de morale pour tous les hommes politiques, qui préfèrent par fois faire recours dans la rue, qu’au lieu de saisir les juridictions compétentes de leurs pays.
Une attitude qui a toujours été sources de conflits politiques en Afrique, dont l’exemple du Kenya en 2007, entre Mwaï Kibaki et Raïla Odinga reste toujours dans les mauvais souvenirs du pays.
À QUOI FAUT-IL S’ATTENDRE DANS LES PROCHAINS JOURS ?
Voilà aujourd’hui les compteurs remis entièrement à zéro, les esprits de chaque camp restent orientés finalement sur le prochain scrutin à venir.
Ainsi, prévu en principe dans les 60 jours à venir, ce scrutin s’annonce déterminant et inquiétant à la fois. Déterminant, d’autant plus que le camp de Raïla Odinga s’y engagera tout d’abord pour rectifier ses lacunes et ses failles constatées lors du dernier scrutin.
Toute chose qui risque également de jouer sur le calendrier électoral, car l’opposition pourrait bien exiger l’amélioration des anomalies et des dysfonctionnements, qui auraient joué en faveur du camp présidentiel.
En plus de ça, l’inquiétude s’annonce de plus en plus grandissante pour ce nouveau scrutin, car l’opposition semble bien comprendre qu’une seconde annulation du scrutin a peu de chances de se reproduire.
Et de l’autre côté, le pouvoir a bien compris qu’il n’a plus le contrôle de la cour suprême, ce qui suppose qu’à défaut de corrompre cette instance suprême du pays, il tentera plutôt de renforcer sa machine de fraude, face à la nouvelle donne qui s’annonce.
Une éventualité qui a peu de chance de prospérer, d’autant plus que si l’opposition a fait preuve de naïveté et de négligence le 8 Aout dernier, elle ne compte plus refaire ces mêmes erreurs, car elle est consciente que c’est sa dernière carte qui est enjeu cette fois ci.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée
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