Liberia : Les enjeux d’un second tour mouvementé !
Après sept (7) semaines d’attentes, les Libériens sont aux urnes ce mardi 26 Décembre 2017 pour départager l’ancienne star du foot Ball George Weah et le vice-président sortant Joseph Boakai. Ainsi, les 2 millions d’électeurs inscrits auront à choisir entre deux candidats aux caractères différents. D’un côté George Weah âgé de 51 ans, arrivé largement en tête au premier tour du 10 Octobre dernier avec 38 % de voix, et de l’autre le vice-président sortant, Joseph Boakai âgé de 73 ans avec 28 % de voix au premier tour.
Mais toutefois, au-delà de ces deux caractères différentiels, les deux adversaires disposent chacun des avantages particuliers qui pourront forcement peser sur la balance des résultats définitifs.
Il suffit qu’à lire entre les lignes des déclarations de chaque candidat à l’occasion de la clôture de la campagne, pour savoir que la confiance amine les esprits de part et d’autre.
George Weah confiant de la coalition qui le soutien, déclare ouvertement que son adversaire n’a aucune chance pour le battre. Même son de cloche du côté de Joseph Boakai, qui reste fort du soutien de la présidente sortant Ellen Johnson Sirleaf, ainsi que de l’administration publique en général.
Comme pour dire que la bataille s’annonce tendue entre les deux candidats. Même si certaines réalités du terrain présentent George Weah au rang de grand favori du scrutin pour succéder à la première femme élue présidente en Afrique.
LES CHANCES DE CHAQUE CANDIDAT !
En effet, comme à l’occasion de chaque rendez-vous électoral de ce genre, l’on constate que chaque candidat part avec des avantages particuliers. C’est ainsi, le scrutin de ce 26 Décembre 2017 ne fait pas exception à la règle.
D’autant plus que les deux compétiteurs affichent largement des points importants, définissant ainsi leur différence sur toute la ligne. Toute chose qui fera basculer le verdict final du scrutin, pour l’un ou l’autre candidat, même si ce verdict sera à la grande surprise de l’opinion nationale et internationale.
GEORGE WEAH LÉGENDE DU FOOT BALL !
Arrivé en tête au premier tour avec 38 % de voix, ce candidat malheureux de 2005 et de 2011 part largement favori en terme de popularité. Etant donné d’ailleurs, qu’au-delà de la jeunesse Libérienne qui le soutien massivement, George Weah reste aussi à la tête d’une importante coalition de l’opposition.
Composée notamment de Charles Brumskine qui a obtenu 9,6 % au premier tour, et du sénateur prince Jonhson, ancien chef de milices avec 8,2 %, sans oublier également le soutien de l’ex épouse de Charle Taylor, Jewel Howard-Taylor devenue une femme influente dans le pays.
Comme pour dire que George Weah a toutes les chances de succéder à l’actuelle présidente Ellen Johnson Sirleaf, sauf une mauvaise foi de la commission électorale et surtout de la cour suprême qui détient le dernier mot du verdict final. Car en effet, George Weah qui a remporté 11 des 15 provinces du pays au premier tour, a bien tiré les leçons de ses deux derniers échecs de 2005 et de 2011.
JOSEPH BOAKAI VICE PRÉSIDENT SORTANT !
Arrivé deuxième au premier tour avec 28 % de voix, soit 10 points de retard face à son adversaire, ce vice-président sortant ne semble pas admettre la position favorite de son adversaire. En effet, considéré comme le bras droit de l’actuelle présidente, Joseph Boakai bénéficie largement d’un appui sans faille de l’administration publique, et des institutions du pays.
Il suffit qu’a jeter un regard objectif sur la manière dont le second tour a été reporté le 7 Novembre dernier, suivant directement les instructions de Boakai. Et ce, malgré l’indignation de George Weah qui voyait en cela une manœuvre visant à favoriser son adversaire.
C’est ainsi, vu toutes ces manœuvres, une victoire de Joseph Boakai n’est pas exclue cette fois ci, si toutefois les mesures de transparence ne sont pas mises en place. Car en effet, un candidat appuyé par le pouvoir en place a toujours une longueur d’avance sur son adversaire de l’opposition.
Surtout en Afrique où l’opposition est considérée comme le parent pauvre dans les processus électoraux.
LES ENJEUX DU FUTUR PRÉSIDENT !
Nombreux dans tous les domaines, le prochain chef de l’Etat Libérien aura la lourde tâche de remettre sur les rails un pays en destruction. Tout d’abord par 14 de guerre civile, entre 1989 à 2003, qui a fait plus de 250 milles morts, mais également par l’épidémie Ebola en 2016 qui a complètement balayé le système sanitaire qui était presqu’inexistant.
L’apparition de cette épidémie a entièrement remis en cause les quelques reformes apportées par les 10 ans de la gouvernance de Sileaf. Etant donné que les réserves financières du pays ont été épuisées, pendant qu’il était aussi infréquentable.
Ce qui rendra bien évidemment la tâche difficile au prochain président, qui devra forcement relancer la coopération internationale avec le reste du monde. Car l’Etat Libérien ne peut pas fonctionner aujourd’hui sans aucune aide internationale.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée
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