Liberia : Qui pour remplacer Ellen Johnson Sirleaf ?
Ce mardi 10 Octobre 2017, les Libériens sont appelés aux urnes pour élire le successeur d’Ellen Johnson Sirleaf, première femme présidente en Afrique. En effet, après ses 12 ans passés à la tête de ce pays ravagé à la fois par une guerre civile et une épidémie d’Ebola, Madame Sirleaf a finalement décidé de ne plus briguer un troisième mandat, comme le prévoit la constitution du pays. Une décision hautement saluée par l’opinion nationale et internationale, et ouvrant de facto la voie à une véritable bataille électorale entre adversaires politiques.
Ainsi, vue ce nombre impressionnant de 20 candidats en liste, ce double scrutin présidentiel et législatif à la fois s’annonce très serré. Surtout dans ce que l’on retrouve sur la liste deux candidats de taille importante, à savoir l’ancien footballeur du Milan AC, George Weah candidat malheur en 2005 et 2011 et le vice-président Joseph Boakai, en tant que candidat du parti au pouvoir.
Comme pour dire que les Libériens ont la possibilité de choisir leurs dirigeants pour les six (6) prochaines années, pour en fin tourner la page sombre de la gouvernance d’Ellen Johnson Sirleaf. Une gouvernance qui restera longtemps gravée dans les annales de l’histoire, à cause de la terrible période d’Ebola qui a fait plus de 2000 morts entre 2014 et 2015.
Toute chose qui a suscité une atmosphère crisogene dans ce pays Anglophone, d’où le début d’une chute considérable de la popularité de celle qui avait bénéficié de la confiance de son peuple pendant 12 ans.
QUI POUR REMPLACER SIRLEAF ?
En dehors de la crainte d’une éventuelle violence post-électorale dans ce pays, bon nombre d’observateurs s’interrogent sur le verdict final du scrutin. Ainsi, entre George Weah et Joseph Boakai, la bataille s’annonce déterminante.
D’autant plus que le premier bénéficie du soutien d’une bonne partie de l’opposition Libérienne, tandis que le second bénéficie d’un soutien sans faille du pouvoir en place. D’où la crainte d’une éventuelle falsification des résultats en faveur du candidat du pouvoir, surtout quand on sait que les deux derniers scrutins de 2005 et de 2011 ont été largement dénoncés par le camp de George Weah.
Et ce, à cause de cas des fraudes qui auraient entaché les scrutins en question. Toute chose qui avait amené le candidat de l’opposition en 2011, George Weah à se retirer de la course pour le second tour, qui devait l’opposer à la présidente sortante, Ellen Johnson Sirleaf.
Toujours est-il que, vue l’engagement du candidat du pouvoir, un tel scenario n’est pas exclu cette fois-ci encore. C’est à dire, faire basculer le vote en faveur du vice-président, Joseph Boakai, dans la mesure où toutes les institutions du pays lui seraient favorable, en commençant par la commission électorale.
Mais toutefois, un tel scenario pourrait bien évidement entrainer le pays dans une série de crise post-électorale de grande envergure, étant donné que George Weah ne semble pas être prêt à accepter une troisième défaite d’affilée.
Dans la mesure où, il semble déjà jouer sa dernière carte cette fois, dû à son âge, mais également dû à sa popularité, qui pourrait être dégonflée en cas d’un nouvel échec.
QUE FAUT-IL FAIRE POUR ÉVITER UNE CRISE POST-DOCTORALE DANS CE PAYS ?
Une question très importante, à la fois pour l’avenir du pays et celui de la région. L’on se souvient encore de la terrible guerre civile qui a secoué ce pays pendant des décennies. Un conflit qui s’est finalement transporté en Sierra Leone voisine, causant également la mort des milliers de personnes de ce côté.
Même la Guinée a dans une moindre mesure connu les conséquences de ce conflit, à travers l’arrivée massive des réfugiés venus du Liberia et de la Sierra Leone dans certaines préfectures environnantes. C’est ainsi, vue tous ces facteurs socio politiques, il devient nécessaire d’aller à ce processus électoral dans un sens d’apaisement.
D’un côté, les autorités Libériennes doivent organiser ce scrutin dans une transparence absolue, seule chose pouvant permettre d’éviter les contestations au lendemain de la proclamation des résultats.
Car la plupart des conflits en Afrique sont intervenus suite à des contestations électorales, qui, parfois ont bénéficié d’un laisser aller jusqu’à l’explosion finale. De l’autre côté, il est de la responsabilité de l’union Africaine et de la CEDEAO de bien veiller sur la bonne tenue de ce scrutin, et ce, pour éviter que la situation ne bascule en catastrophe.
La sous-région, qui reste pour l’instant secouée par des crises militaires dû au terrorisme, n’a plus besoin qu’un de ses pays membres soit déstabilisé. Car les pays voisins seront les premiers à récolter les conséquences. C’est pourquoi tous ces pays doivent œuvrer pour que ce scrutin crucial se déroule sans problèmes majeurs. Car comme on le dit souvent, la paix n’a pas de prix, mais on ne peut s’en rendre compte que le jour où elle va nous échapper.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée.
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