Un vaccin contre le virus Ebola a été trouvé, a annoncé vendredi l’Organisation mondiale de la santé. Il pourrait être commercialisé en 2018. Ce virus a fait plus de 11 000 morts en Afrique de l’Ouest depuis 2013.
Vendredi, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé l’efficacité d’un vaccin d’origine canadienne contre Ebola, baptisé rVSV-ZEBOV. Le vaccin, dont le laboratoire américain Merck a acquis les droits de commercialisation, pourrait être enregistré en 2018, après soumission du dossier aux autorités américaines (FDA) et européennes (EMA).
Il n’y a eu aucun cas d’Ebola parmi les quelque 6000 personnes qui ont reçu ce vaccin l’an dernier, en Guinée, contre 23 cas dans le groupe des non vaccinées, selon les résultats de l’essai conduit par l’OMS avec le ministère canadien et des partenaires internationaux. «Ce qui suggère fortement que le vaccin est très efficace et pourrait avoir une efficacité jusqu’à 100%», a déclaré à l’AFP le Dr Kieny.
Une efficacité au bout de dix jours
Le processus d’approbation standard est habituellement d’une décennie, voire plus, a rappelé le Dr Marie-Paule Kieny, sous-directrice générale à l’OMS. Son équipe de chercheurs a calculé qu’en cas de pleine épidémie, il y a 90% de chances que le vaccin, soit à plus de 80% efficace.
Quelque 300 000 doses d’urgence
En cas de flambée d’Ebola, avant la commercialisation du vaccin, 300 000 doses d’urgence, grâce à un accord entre l’Alliance pour les Vaccins-GAVI et Merck, pourraient être livrées, et le nombre de doses pourrait atteindre assez rapidement le million. Initialement exclus de l’essai, les enfants de plus de 6 ans en ont ensuite bénéficié. Mais reste à déterminer sa sécurité pour les femmes enceintes et les plus petits.
Deux effets indésirables «graves» ont été liés à la vaccination: une réaction fébrile et une allergique. Un troisième, le syndrome grippal, est qualifié de possible, mais avec un rétablissement dans les trois cas, sans effet à long terme.
D’autres vaccins nécessaires
C’est le premier vaccin anti-Ebola démontrant une telle efficacité sur le terrain, mais d’autres vaccins sont nécessaires, notamment pour les soignants en s’assurant qu’ils offriront une protection de longue durée. Plusieurs sont en développement. Un vaccin est également en cours de développement contre la souche Soudan, une autre que celle dite Zaïre qui sévissait en Afrique de l’Ouest.
Ibrahim kalil DIALLO