On s’inquiète parfois et on sourit malgré le contexte, mais il faut dire haut et fort que l’heure est grave et la République est en danger. Les crises ça-et-là en sont une parfaite illustration.
Réalise-t-on finalement que le roi est nu ?
Des langues se délient pour critiquer ouvertement ce que, quelques années plus tôt, personne n’osait dénoncer au sein du grand fief du pouvoir de Conakry (Kouroussa, Kérouané, Lola,…). Le sentiment est de sorte que le pouvoir n’imprime plus sa marque ni son influence pour asseoir l’autorité de l’État.
Loin de toute conception anecdotique, les signes d’une fin de règne en disent long sur le vécu au quotidien de notre régime politique. Ces signes diffèrent bien entendu des circonstances, mais en même temps, ils partagent quelque chose de commun comme l’a dit Louis Aron. Aujourd’hui, le pouvoir échappe à son détenteur et on réalise que le roi est nu.
Ces signes marquent généralement, soit la fin d’une époque avec une multitude de revendications sociales très violentes et/ou, soit le début d’une autre époque porteuse d’espoir et d’adhésion populaire. Selon donc une sagesse peule, « La fin de tout bonheur est le début d’un malheur, et le début de tout malheur est la fin d’un bonheur ».
Quels sont les signes d’une fin de règne ?
Au regard d’un crépuscule assez sombre du règne de feu Lansana Conté(Guinée), Blaise Compaoré(Burkina),…l’ambiance était vive et parfois très chaotique. Un environnement dangereusement ponctué par des invectives, des mouvements intempestifs, des répressions dans le sang ou des arrestations politiques arbitraires.
La recrudescence des réclamations populaires est le signe d’un environnement politique souillé avec les fissures d’une majorité sans aura, désunie, démunie et désabusée. Avec tout ce qui se passe dans le pays, l’on est tenté de dire que le navire Guinée tangue avec un gouvernement de fantoches, incompétent et aux abois qui doit être remercié sans trop attendre. Mamady Youla et ses poulains doivent raccrocher les crampons car ils ont montré leur limite !
Il faut siffler la fin de la récréation !
Le chef de l’État, en chef d’œuvre, doit marquer l’opinion publique en faisant renaître l’espoir chez tout un chacun. Et, cela passe impérativement par remercier ce gouvernement incompétent et irresponsable, porteur de malheurs. Le bavardage est à son comble ! Mais, qui illustre surtout la crise d’autorité au sommet de l’État. Les décisions et les choix du Président de la République sont désormais remis en cause par ses plus proches collaborateurs. De nature à le ridiculiser ! Alpha Condé doit agir avant qu’il ne soit trop tard ! Son gouvernement est une catastrophe pour lui et pour la Nation dans toute sa diversité.
Pr. Alpha Condé n’a pas droit à l’erreur. Car, il est présenté comme celui des grandes réformes mais il semble affaibli. Son autorité n’est plus crainte et inspire moins de confiance. L’âge ne jouant plus en sa faveur, il présente les caractéristiques d’un homme sans poigne ou fermeté. Le régime du RPG est en outre de plus en plus impopulaire et orphelin.
Malgré la souffrance de la majorité des Guinéens, le gouvernement Youla, au lieu d’apporter des remèdes, s’illustre à son tour dans des dépenses exorbitantes avec un train de vie insolent.
Alpha Condé doit faire face au RPG originel !
À trois ans du coup de sifflet final de son règne, les frustrations grandissantes au sein du parti risquent une grande implosion du RPG. Les caciques sont relégués au second plan voir même des grands oubliés du régime Condé. Le PRAC ne fait que la promotion des nouveaux arrivants sans aucune base solide, perçus comme étant des ‘’sans troupes’’. Alors qu’il doit donner le pouvoir à la jeunesse du parti. Cependant, le regret est qu’il faut juste faire allégeance pour être dans les bonnes grâces du régime.
Au regard de tous ces paramètres, nous vous demandons humblement, d’agir en temps réel. Votre pouvoir est contesté et votre légitimité mise en jeu. Ne nous donnez pas cette impression d’une République bananière d’Afrique où trépassent les institutions fortes quand les hommes forts passent comme l’a dit l’autre !
Face à la flambée des revendications sociales, il faut utiliser à la fois le bâton et la carotte. Sans oublier que, l’État est une entreprise politique, tout comme toute autre entreprise, qui à la différence, a le seul le monopole de l’usage légitime et légal de la force coercitive. Louis Aron. Cela étant, il faut parfois utiliser le fouet pour asseoir l’ordre dans la République.
À bon entendeur salut !
Par Habib Marouane Camara
Journaliste et analyste Politique.
00 224 621 50 15 82