Bonjour chers frères et sœurs en Islam, chers compatriotes.
Face à la polémique du moment qui anime le débat dans la cité sans consensus, cette position inquiétante interpelle tout musulman qui maîtrise sa religion de se prononcer sur le sujet, celui de prier ou pas dans une langue autre que l’arabe.
Le sujet sera abordé en deux volets : le point de vue de l’islam et le point de vue des textes de loi.
1- Point de vue de l’islam :
Serait-il normal de prier dans une autre langue que l’arabe ? Le Saint Coran s’est-il prononcé sur le sujet ? Le prophète Ahmed s’est-il prononcé sur le sujet ? Un autre pays à part l’Arabie saoudite n’a-t-il pas prié dans une langue autre que l’arabe du vivant du prophète ? Si oui, quand et comment l’arabe fut imposé aux musulmans comme seule langue de prière ?
Notre intervention répondra à ces quelques questions.
Dans le Saint Coran, il n’existe aucun passage qui dit de prier obligatoirement en arabe, moins encore interdire de prier dans une autre langue. D’ailleurs DIEU dit dans le Saint Coran que (l’une des preuves de son pouvoir est la diversité linguistique et raciale). Ceci étant, s’opposer à la langue d’autrui, c’est s’opposer à ce principe divin. Dans le Saint Coran, également il est mentionné que (le Prophète Mohamed n’est le père de personne, sauf ceux qui croient en DIEU…). Ce passage signifie que Mohamed n’est ni arabe, ni guerzé ni wolof, ni indou, il est universel., ce passage atteste également le caractère universel de l’islam.
DIEU dit également dans le Saint Coran que (Si DIEU et son Prophète ne se prononcent pas sur un sujet, vous êtes libres de pratiquer ou ne pas pratiquer). Ce passage signifie clairement que tout musulman est libre de prier ou ne pas prier dans sa langue maternelle… Voilà le passage du Coran qui tranche le sujet.
*Hadith : (Le compagnon du prophète, l’iranien Salman Farsi (salman le perse) a demandé un jour au prophète, que ma communauté est prête pour l’islam, malheureusement elle n’est pas arabe, comment faire ? Le prophète lui dit de traduire la fatihat « sourate de l’ouverture » dans leur langue, le persan, et de prier avec). Ce passage signifie d’une part que toute traduction du Saint Coran est égale au Saint Coran, mais également qu’on peut parfaitement prier dans une autre langue que l’arabe.
Et du vivant du prophète jusqu’au règne du compagnon Oumar, les persans (actuel Iran) priaient en langue persan, c’est lui qui a conduit la guérilla pour aller imposer l’arabe aux iraniens comme seule langue de prière sans fondement sinon que de faire propager injustement l’arabe aux détriment de l’islam. C’était une guerre de langue et non une guerre de religion.
Puis que tôt ou tard la vérité sera connue, car DIEU dit dans le Saint Coran que c’est lui qui veuille sur l’islam. C’est ce même DIEU qui a épargné la descendance directe du prophète du coup d’état des mecquois, qui ont pourchassé la famille du prophète dès son décès. Aly et ses enfants sont allés en exil en Irak où il a été assassiné. Pourtant, c’est lui qui était le plus instruit après le prophète, et l’héritier direct. En effet le prophète dit (si moi je suis le savoir, Aly est la porte du savoir).
2- Du point de vue du droit positif : la constitution guinéenne est claire (la Guinée est une République laïque), ce qui signifie que même si quelqu’un prie dans le cri des fourmis en faisant face au sud ou n’importe où, c’est permis… Et toute foi de l’autrui mérite respect et considération. La liberté de pratiquer sa foi religieuse sans être inquiétée est garantie sans qu’il n’y est trouble à l’ordre public. Nanfo a fait prier lors de la nuit du destin en maninka au cours d’une prière surérogatoire dans sa propre mosquée familiale chez lui. Il n’a pas forcé les fidèles à prier derrière lui dans une mosquée publique. Ceux qui croient et qui ont foi que Dieu peut exaucer la prière musulmane dans une autre langue que l’arabe, ont prié derrière lui en respectant les règles de la prière musulmane qui ne sont pas linguistiques, mais théologiques. Priez comme vous m’avez vu prier rapporte un hadith du prophète. Les partisans de l’impérialisme arabe interprète cela par la langue arabe dans laquelle le prophète a prié. Alors que le hadith là fait plutôt allusion aux principes de la prière : grande ablution, petite ablution, nombre de rakats, nombre de prières, moment des prières, rakats à voix haute et celles à voix basse.
En conclusion, les théologiens guinéens et islamologues doivent instaurer une culture de débats basés sur les preuves et non sur l’émotion et la stigmatisation
MERCI POUR LA COMPRÉHENSION, …
Mory Traoré, intellectuel musulman, Liège. France