Proche Orient : Un pas vers la réunification des territoires Palestiniens !
Après 10 ans de divorce total, les frères ennemis Palestiniens se dirigent vers la voie de la réconciliation, pour en fin tourner cette page sombre de leur histoire. En effet, c’est à la grande surprise générale, que le Hamas a annoncé ce dimanche 17 Septembre 2017 la dissolution de son comité administratif, qui, depuis 2007 a pris le contrôle total de la ville de Gaza.Toute chose qui facilitera désormais l’ouverture des discussions directes entre le Hamas d’Ismaël Haniyeh et le Fatah du président Mahmoud Abass.
D’autant plus que l’installation de ce comité administratif à l’époque dans cette esclavage a été la principale source de discorde entre ces groupes armés. En outre, la dissolution de ce comité administratif sera sans doute saluée par le monde Arabe, car la discorde entre Hamas et Fatah constituait une entrave majeure à l’unité Arabo-Palestinienne face à leur ennemi commun, qui est l’État hébreux.
C’est aussi une voie ouverte pour la tenue prochaine des élections générales, permettant au président Mahmoud Abass de restaurer son autorité sur l’ensemble des territoires Palestiniens.
QU’EST-CE QUI A PRÉVALU À CE RAPPROCHEMENT !
Comme il fallait s’y attendre, les efforts Egyptiens ne semblent plus restés en vains cette fois ci. Ainsi, l’annonce de la dissolution de ce comité par le Hamas, résulte bien d’un effort diplomatique de l’Egypte, d’autant plus que le communiqué du Hamas intervient seulement quelques jours après la visite au Caire d’Ismaël Haniyeh.
Ancien premier ministre du mouvement Hamas à Gaza, Ismaël Haniyeh a été élu au mois de Mai dernier au poste de premier responsable du Hamas, en remplacement de l’ancien chef historique en exil, Khaled Marshal.
Toujours est-il que, pour bon nombre d’observateurs de la situation, cette décision du Hamas avait toute les chances d’y intervenir, dans la mesure où le régime du général Al-Sissi s’était bien engagé à accélérer son rapprochement avec le Hamas ces derniers temps.
Mais toutefois, l’isolement du Qatar par ses voisins Arabes pourrait bien aussi expliquer cette volonté du Hamas, d’autant plus que le Qatar reste la principale source de financement de ce mouvement. Ce qui justifiait en partie la présence remarquée des responsables du Hamas à Doha, dont leur chef historique Khaled Meshal, qui a choisi l’exil dans ce grand Emirat du golfe après le déclenchement de la guerre en Syrie.
Mais l’un dans l’autre cas, le monde Arabe est entrain de réussir un combat important, qui est celui de l’unification des frères ennemis Palestiniens, qui, depuis une décennie maintenant ne conjuguaient plus le même verbe.
Toute chose qui risque sans doute d’irriter la colère d’Israël et de ses alliés occidentaux, dont les Etats unis en première ligne, car ils considéraient tous le Hamas comme un mouvement terroriste, qu’il fallait coute que coute isoler.
CETTE RÉCONCILIATION PEUT ELLE ABOUTIR ?
Une question qui rappelle encore les échecs des précédentes tentatives allant dans ce sens. Mais cependant, malgré les inquiétudes d’un éventuel échec exprimées par certains observateurs, tout porte à croire que cette fois ci les choses ont pris finalement la bonne voie.
Le Hamas tout d’abord a obtenu en contrepartie l’ouverture d’un bureau exécutif dans la capitale Egyptienne pour garder l’unité de son mouvement. Toute chose que le gouvernement Egyptien conditionnait par la dissolution de son comité administratif dans la Bande de Gaza.
De l’autre côté, le Fatah du président Mahmoud Abas semble bien obtenir la satisfaction de son exigence face au Hamas. Celle-ci n’était rien d’autre que la reconnaissance de l’autorité Palestinienne dirigée par Mahmoud Abas, comme seule autorité légale et légitime pour diriger les territoires Palestiniens, y compris l’enclave de Gaza.
Mais toutefois, vue la divergence entre l’Arabie Saoudite et le Qatar, il n’est pas exclu que cette réconciliation aboutisse à un échec, car chaque pays pourrait influencer les positions du groupe qu’il soutienne.
Ce qui de facto bouleversera totalement l’allure des choses, d’autant plus que l’Egypte aussi reste un grand allié de Riyad, dont ses relations avec le Qatar sont tout sauf amicales. Il faut par ailleurs souligner à ce niveau, les éventuelles pressions venant des Etats unis.
Une éventualité à ne pas minimiser, car si les Etats uni ont toujours fait semblant de soutenir l’autorité du présidente Abass, ils n’ont pas manqué aussi de considérer le Hamas comme un groupe terroriste.
Ce qui suppose qu’un rapprochement entre le Fatah et le Hamas, pourrait amener l’administration Trump à usager de son droit de véto pour bloquer tout vote visant à reconnaitre un Etat Palestinien indépendant devant le conseil de sécurité des Nations unies.
Comme pour dire que les Palestiniens ont la lourde responsabilité politique et morale de s’unir pour enfin sortir de la domination inhumaine qu’Israël leur impose depuis 1967.
C’est aussi un défi majeur lancé au monde Arabe, pour préserver son unité d’action face à l’Etat hébreux, qui bénéficie toujours d’une impunité garantie par une partie de la communauté internationale.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée
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