SNOWDEN. Total, ONG, ambassades : comment la France est espionnée en Afrique ?

Des numéros de portables des ambassadeurs à leurs adresses e-mail, de nombreuses coordonnées sensibles figurent dans les rapports d’écoute de ces services secrets. Des relevés d’interception dévoilés par les archives Snowden indiquent combien le cœur de la diplomatie française est sous étroite surveillance sur le continent africain.

 

N’Djamena, Niamey, Kinshasa… Les ambassades françaises de ces capitales africaines ont étroitement été surveillées par les agences de renseignements britanniques (GCHQ) et américaines (NSA), révèle « le Monde ».

Des numéros de portable des ambassadeurs à leur adresse e-mail, de nombreuses coordonnées sensibles figurent dans les rapports d’écoute de ces services secrets. Mais cet espionnage ne se résume pas aux hauts fonctionnaires français. Il concerne aussi Total, Thalès, et d’autres grands groupes implantés sur le continent africain.

Ces informations, précise le quotidien du soir, ont été extraites des archives révélées par l’ancien consultant américain Edward Snowden.

 

« Le cœur de la diplomatie française a été visé »

 

A l’échelle du continent africain, l’étendue de la surveillance exercée sur les seuls Français est vertigineuse. Pour mieux se la représenter, il faut d’abord préciser que la ligne fixe du standard du ministère des Affaires étrangères comme celle de la Direction générale de la coopération internationale et du développement ont régulièrement été interceptées entre 2008 et 2010.

Bref, « le cœur même de la diplomatie française a été visé » ose « le Monde », précisant qu’il a pu travailler sur l’intégralité des archives Snowden grâce à un partenariat exclusif avec le site d’information The Intercept.

 

Passagers d’Air France, les services secrets vous espionnent en vol

 

Un exemple de cette étroite surveillance : des extraits des rapports d’écoute dévoilent que des agents britanniques ont en 2008 suivi en temps réel la libération de six Français enlevés puis relâchés dans les eaux camerounaises frontalières du Nigeria.

« Les Français occupant des fonctions stratégiques au sein des organisations internationales ont aussi été visés ». C’est le cas notamment de Pascal Lamy, ancien patron de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ou d’Emmanuel Glimet, ex-directeur adjoint du cabinet de Christine Lagarde qui était à l’époque ministre de l’Economie.

Enfin, de l’industrie de la défense (Thalès) à l’industrie pétrolière (Total), plusieurs secteurs stratégiques de l’économie française ont également été espionnés par les services secrets britanniques. Leur standard « ont fait l’objet d’interceptions », selon « le Monde », qui précise qu’il en est de même pour Médecins du monde.

 

 

Une synthèse d’Amadou Diouldé Diallo tirée de l’OBS pour Journal Guinée

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