Depuis la mort du colonel Kadhafi le 20 octobre 2011, ce grand pays de l’Afrique du nord se trouve dans un processus de démentellement total.
Ceux qui ont conduit l’insurrection ne parviennent toujours pas à réunifier le pays.
Plusieurs factions rebelles se discutent le pouvoir, des gouvernements et des parlements opposés sont installés par des groupes rebelles différents dont chacun revendique la légitimité.
Le chao ne se limite pas à ce niveau, la division au sein de l’armée s’intensifie du jour au lendemain.
Le gouvernement pro occident installé à Tripoli n’est pas entièrement reconnu à l’interne.
D’ailleurs le bastion principal de la révolution de 2011, Benghazi est dirigé aujourd’hui par le général dissident Khalifa Haftar qui ne reconnait pas le gouvernement d’union nationale installé à Tripoli sous l’égide des Nations unies.
L’absence d’un Etat en Libye a ouvert la porte aux extrémistes terroristes qui s’y règnent en maitre absolu dans plusieurs provinces du pays.
A la conquête d’une légitimité interne et externe, le général Khalifa Haftar a lancé ses troupes dans une guerre sans merci contre les terroristes.
Cependant, Apres plus de deux ans de conflit, le général Haftar s’est rendu compte que la taille des ennemis qu’il a en face dépasse largement ses estimations.
Il semble être persuadé que sans soutien extérieur, sa victoire contre les terroristes n’est pas pour demain. C’est ce qui justifie son offensive diplomatique entamée depuis 2016.
Justement parlant de sa diplomatie, il faut souligner que le général Haftar a toujours bénéficié du soutien de ses deux voisins, l’Algérie d’une part et l’Egypte de l’autre.
Aujourd’hui il sollicite le soutien fort de la Russie, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle il a été reçu à Moscou a deux reprises, en juin et novembre 2016.
Tout récemment encore il a visité le porte avion russe, Amiral Kouznetso de retour en Syrie, une visite au cours de laquelle il s’est entretenu par vidéoconférence avec le ministre de la défense Sergueï Choigou.
Pour bon nombre d’observateurs, la Russie pourrait mener des frappes militaires contre le groupe EI en Libye ce, pour appuyer les hommes du général Haftar dans leur lutte engagée pour libérer les provinces occupées par Daesh.
Le kremlin n’a pas caché son soutien au général Haftar qui s’est autoproclamé chef de l’armée nationale Libyenne. Alors pour quelle raison la Russie engagerait-elle son armée en Libye ?
La réponse à deux sens, premièrement c’est pour contrer les occidentaux en soutenant un gouvernement favorable au kremlin qui pourrait reprendre ses achats d’armes russes comme au temps de Khadafi.
Deuxièmement c’est pour renforcer son influence militaire dans cette région comme poutine a fait en Syrie.
Même si le début de cet engagement militaire n’est pas pour demain, mais tout porte à croire qu’après la Syrie, Vladimir poutine pourrait engager son armée en Libye.
Une alliance ne même pas exclue avec l’Algérie qui soutient aussi les initiatives du général Haftar.
Quelles seront les conséquences liées à cette éventualité ?
La question reste posée.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal de Guinée