Zimbabwe : Cette nouvelle qui réjouit Mugabe et sa femme !
Deux jours après l’annonce de sa démission, le désormais ex président Zimbabwéen peut se taper la poitrine. En effet, d’après une déclaration du porte-parole du parti au pouvoir la Zanu-PF, rendu public ce jeudi 23 Novembre 2017, Robert Mugabé et sa femme Grace Mugabé bénéficient d’une immunité totale dans le pays. Ce qui suppose qu’ils peuvent y rester au tant qu’ils voudront sans être poursuivis par la justice Zimbabwéenne.
Il est toujours notre libérateur révéré et a grandement contribué au développement du pays. Nous n’avons rien contre Mugabe et sa femme. Les Zimbabwéens souhaitent les laisser tranquilles. Ils sont libres de demeurer dans le pays, s’ils le désirent » a laissé entendre le porte-parole du Zanu-PF.
Une déclaration assez surprenante pour certains, mais qui était déjà attendue pour d’autres, d’autant plus que le départ de Mugabé au pouvoir ne peut y rester sans être subordonné à une quelconque condition.
Ce point était d’ailleurs la source d’interrogation de beaucoup d’observateurs avertis de la scène politique internationale, car il était inconcevable après 37 ans de règne sans partage, que le redoutable Robert Mugabé se retrouve en prison dans son pays.
Un pays qu’il a tant servi, malgré toutes les dérives autoritaires qu’on lui reprochait pendant ses trois (3) décennies et demi passées à la tête du Zimbabwe.
QUELLES SONT LES RAISONS QUI ONT PRÉVALUES À UNE TELLE DÉCISION ?
En effet, même s’il y a d’autres raisons cachées, nous pouvons tout de même comprendre cette décision par deux raisons fondamentales et non les moindres. Tout d’abord, la crainte d’une révolte de ses partisans pourrait justifier dans une large mesure cette annonce venant du porte-parole de son parti.
D’autant plus que les militants de la Zanu-PF à la base semblent bien se diviser en deux groupe, l’un favorable au vice-président déchu, qui devient finalement l’homme fort du pays et l’autre groupe favorable toujours à Mugabé et à sa femme, qui, jusqu’à la dernière seconde rêvait d’une succession de son mari.
C’est ainsi, vu ce bicéphalisme politique et social qui prenait de l’ampleur dans le pays, le nouvel homme fort et son équipe semblent bien prendre conscience des conséquences dramatiques qui en découleraient, si toutefois Mugabé et sa femme sont arrêtés et mis en prison.
Cette hypothèse semble être la plus réaliste sur le terrain, car personne d’entre eux, ni le président déchu et encore moins le nouvel entrant n’ont à gagner dans une crise politique et sociale. Surtout d’ailleurs quand on sait que le Zimbabwe vit une crise économique de grande envergure, due aux sanctions internationales d’un côté, mais également aux catastrophes naturelles causées par la sècheresse de l’autre.
En outre, au-delà de cette crainte liée à une éventuelle révolte de ses partisans, cette immunité annoncée pourrait s’expliquer par la simple volonté politique de récompenser l’homme qui a conduit son pays à la souveraineté nationale.
Une souveraineté acquise au bout des multiples sacrifices humains face aux forces impérialistes qui ne voulaient nulle part lâcher cette partie du continent Africain. Ainsi, même si cette hypothèse ne semble pas peser lourd dans les esprits analytiques, mais elle a bel et bien sa place dans cette situation que traverse ce pays de l’Afrique Australe.
Surtout quand son départ au pouvoir a obéi à une démarche pacifique, qui n’a jamais pour l’instant connu des situations chaotiques, comme l’on pouvait imaginer à chaque fois qu’une armée intervient dans les affaires politiques.
Mais toutefois, ce mérite pacifique dans la transmission du pouvoir revient aussi et surtout à l’armée, qui, jusqu’à présent a agi des façons républicaines sur toute la ligne. Comme pour dire que Robert Mugabé et son rival vice-président Emerson Mangangwa, ainsi que l’armée ont tous privilégié l’intérêt du pays en évitant toute attitude, qui pouvait faire basculer la situation en affrontement ou en guerre civile.
Ce qui ferait sans doute l’affaire des ennemis externes du régime de Mugabé, qui ne tarderaient pas d’en profiter pour entrainer le pays dans une phase d’instabilité et de déstabilisation totales à l’image de la Libye actuelle.
Mais voilà aujourd’hui les Zimbabwéens peuvent s’en réjouir de cet acquis, qui n’est rien d’autre que la paix sociale, qui reste et demeure le principal gag fondamental de tout développement socioéconomique d’une nation.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée
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