Chili: le désert d’Atacama noyé sous la boue
Au Chili, l’état d’urgence a été décrété par la présidente Michelle Bachelet et un couvre-feu est en cours la nuit. Des inondations inhabituelles ont dévasté une partie de la région Nord, celle du désert d’Atacama, faisait plus de 10 victimes et une vingtaine de disparus. Les autorités estiment qu’il faudra entre 4 et 6 semaines pour nettoyer les villes touchées par ces pluies et ces avalanches de boue, tandis qu’une polémique enfle déjà sur le rôle de l’Etat dans la prévention de cette catastrophe.
Des maisons ensevelies sous un mètre de boue, entre des roches et des planches de bois :
dans le désert le plus aride du monde, il a plu en un jour la quantité d’eau normalement reçue en un an. Une catastrophe annoncée par un météorologue américain, trois jours avant ces pluies torrentielles, mais aussi par la direction de la Météorologie nationale chilienne qui accuse le Bureau national des urgences de ne pas avoir pris la mesure de sa recommandation.
Dans le désert d’Atacama en proie à la sécheresse, les autorités s’étaient même dans un premier temps réjouies de ses pluies, rapporte notre correspondante à Santiago, Laurie Fachaux. Aujourd’hui le bilan est lourd: outre les victimes, 14 000 maisons -souvent en pisé- sont détruites, des routes et des ponts sont coupés et la nourriture et l’essence sont encore rationnées. Parmi les familles touchées par ces destructions, celle de Victor Zamora, un mineur devenu célèbre pour avoir échappé avec 33 de ses camarades au piège d’une mine de la région dans laquelle ils étaient resté bloqués deux mois.
Mais le pire reste peut-être à venir car justement les résidus toxiques des mines de cuivre contenus dans les coulées de boue, pourraient affecter la santé des habitants, et les nappes phréatiques. Concernant l’eau potable, l’Etat a annoncé qu’il faudrait des mois avant un retour à la normale.
Outre une fragilité naturelle due à sa sismicité, le Chili est l’un des pays les plus exposés au changement climatique si l’on en croit le risque de vulnérabilité calculé par un institut de recherche des Nations unies.