Crash de l’A320: une semaine difficile à gérer pour Lufthansa
Il y a une semaine que l’Airbus A320 de la compagnie Germanwings s’est écrasé, faisant 150 morts. On commence à y voir plus clair sur les circonstances du drame. Les enquêteurs se concentrent sur la personnalité d’Andreas Lubitz, le copilote de l’appareil, soupçonné d’avoir volontairement précipité l’appareil au sol. Des circonstances qui ont rendu la gestion de la crise particulièrement difficile pour Lufthansa.
Il est un peu moins de 11h du matin mardi 24 mars quand l’Airbus A320 de la compagnie Germanwings se fracasse contre le flanc d’une montagne dans le sud des Alpes françaises. L’appareil effectuait une liaison Barcelone-Düsseldorf avec 144 passagers et six membres d’équipage à son bord. Tous ont péri dans le drame.
Le relief et l’isolement de cette zone rendent très compliqué le travail des enquêteurs. Mais très vite, il apparaît qu’il ne s’agit ni d’un accident, ni d’un attentat, mais de l’acte fou d’Andreas Lubitz, le copilote de l’appareil qui s’était enfermé dans le cockpit.
Une des deux boîtes noires est en effet retrouvée, les enregistrements qu’elle contient sont terribles : on y entend le commandant de l’avion tenter de forcer à coups de hache la porte qui le sépare des commandes de l’avion, intimer à son copilote d’ouvrir la porte, sans succès. Puis le silence.
Pourquoi Andreas Lubitz a-t-il commis cet acte meurtrier ?
« Le pilote a été en traitement psychothérapeutique pour des tendances suicidaires il y a plusieurs années ». Le procureur de Düsseldorf, Ralf Herrenbrück a donc confirmé des informations de presse faisant état de problèmes psychologiques d’Andreas Lubitz durant sa formation de pilote, des problèmes qui l’avaient conduit à interrompre ce cursus.
Le parquet de Düsseldorf a toutefois précisé que ces traitements pour tendances suicidaires s’étaient limités à une période antérieure à l’obtention par Andreas Lubitz de sa licence de pilote. Le procureur a ajouté que des consultations médicales plus récentes avaient eu lieu sans en dire plus sur leurs raisons. La presse allemande a affirmé que de nombreux médicaments destinés à traiter des problèmes psychologiques avaient été retrouvés au domicile d’Andreas Lubitz. Le quotidien Bild am Sonntag avait également, ce week-end parlé d’un décollement de la rétine.
Carsten Spohr, l’homme de la crise
Mais, en attendant d’en savoir plus, toute la semaine, la Lufthansa, la maison-mère de Germanwings, traumatisée par le drame, a dû gérer la crise. C’est la première fois que la compagnie allemande perdait un avion avec tous ses passagers et son équipage. Le PDG de la compagnie, Carsten Spohr, a trouvé les mots justes pour parler à des Allemands bouleversés par le crash. La gestion de la crise Germanwings, c’est lui. Costume sobre, cravate noire, des mots soigneusement pesés, mais sans pour autant cacher l’émotion qui est la sienne : c’est de cette manière que Carsten Spohr, le PDG de la compagnie, s’adresse depuis une semaine aux Allemands. Presque tous les médias s’accordent à dire que le PDG de la Lufthansa a fait jusqu’ici du bon travail.
Cet ancien pilote de 48 ans a répondu patiemment et sans détour à toutes les questions des journalistes. Pour les familles des victimes, il a su trouver des mots simples : « Nous sommes tristes et je vais prier pour vos proches ». Carsten Spohr s’est également adressé aux pilotes en leur disant qu’ils pouvaient être fiers d’eux. Omniprésent sur les grandes chaînes de télévision, il a toute de suite admis les problèmes psychologiques dont souffrait le copilote. Mais pour le PDG de la Lufthansa, sa compagnie ne peut pas être tenue pour responsable de ce drame.
Au-delà des mots, Carsten Spohr a décidé de passer aux actes et de renforcer les mesures de sécurité : désormais, deux personnels navigants – soit des pilotes, soit des hôtesses ou des stewards – devront être présents en permanence dans le poste de pilotage.