Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio

« Je crois au pouvoir de millions de conservateurs américains courageux se dressant pour faire revivre les promesses de l’Amérique. Et pour cette raison, j’annonce que je suis candidat à la présidence des Etats-Unis. »

Le très conservateur Ted Cruz a choisi l’Université libre de Lynchburg, en Virginie, une université fondée par un prêcheur fondamentaliste, pour annoncer sa candidature à la présidentielle 2016. Ce n’est pas un hasard. Dans sa profession de foi, prononcée devant un amphithéâtre d’étudiants acquis à sa cause, le sénateur Cruz a donné les grandes lignes de sa campagne sans grande surprise.

Sur les dossiers de politique intérieure, il est pour une suppression d’Obamacare, la loi sur la couverture sociale, un retour sur le mariage des homosexuels, plus de liberté pour le port d’armes, et un gouvernement réduit à sa plus simple expression. En matière de diplomatie, il affiche un soutien sans faille à Israël. Ted Cruz est signataire de la lettre contre les actuelles négociations avec l’Iran. Enfin, ce fils d’un migrant cubain est farouchement opposé à tout contact avec le pays de Raul Castro.

Le candidat Cruz est donné très bas dans les sondages pour la primaire au sein du parti républicain, autour de 4 %, se plaçant avant-dernier dans la liste des candidats potentiels - mais tous non encore déclarés -, après Jeb Bush, fils et frère des précédents présidents, le favori, le pasteur de l’Arkansas Mike Huckabee, ou le libertarien du Kentucky Rand Paul. Il se place enfin très loin derrière l’étoile montante du parti conservateur, le jeune gouverneur du Wisconsin Scott Walker, qui s’illustre par son anti-syndicalisme.

Mais l’avocat texan représente une Amérique que tous les candidats conservateurs ont besoin de séduire pour accéder à la Maison Blanche, et il a jusque-là vendu très cher son soutien lors des votes au Congrès, au point d’être un embarras pour son propre parti.

Passionné par la Constitution

Ted Cruz est connu pour ses talents d’orateur, passionné par la Constitution qu’il cite dans tous ses discours depuis le lycée. On se souvient du jeune sénateur du Texas, élu en 2012 avec le soutien du Tea Party, qui avait monopolisé la parole pendant 21 heures au Sénat en 2013 contre un compromis budgétaire, pour s’opposer à la réforme de la santé d’Obama.

Il est né au Canada en 1970, d’un père cubain, opposant au régime de Batista et exilé aux Etats-Unis, et d’une mère d’origine irlandaise et italienne. Son père a regretté d’avoir soutenu Fidel Castro et a éduqué son fils dans ce rejet du régime communiste. Ted Cruz considère d’ailleurs le rapprochement avec Cuba comme « une terrible erreur ».

Lancé en politique lors de la campagne pour l’élection de George W. Bush en 2000, Ted Cruz veut maintenant dépoussiérer la droite républicaine. Il se pose en fervent défenseur de l’ultra libéralisme conservateur. Désormais, il adresse son message aux jeunes qu’il veut conquérir pour, dit-il, « rendre sa grandeur à l’Amérique ».

RFI