On commémorera vendredi 24 avril les cent ans du génocide arménien. A cette occasion, l’Eglise arménienne a canonisé ce jeudi les victimes de ce massacre d’environ un million et demi de personnes. A Erevan, capitale de l’Arménie, la population - qui comprend des membres de la diaspora - on se prépare à l’événement.
Avec nos envoyés spéciaux à Erevan, Régis Genté et Anissa el-Jabri
La cérémonie s’est déroulée à une trentaine de kilomètres de la capitale Erevan, dans la ville d’Etchmiadzin, où siège le patriarcat de l’Eglise arménienne. Célébrée en plein air, la messe de canonisation était la première depuis 500 ans dans l’Eglise arménienne.
Une longue cérémonie de deux heures qui s’est achevée à 19h15. Cent coups de cloches ont été donnés, de toutes les églises du pays, mais aussi de toutes les églises arméniennes dans le monde. Cent coups comme les cent ans qui se sont écoulés depuis le début du génocide. Un moment d’intense émotion.
Ce fut une très belle cérémonie avec une superbe liturgie orientale conduite par Guaréguine II, patriarche de l’Eglise arménienne, émue, pas si nombreuse, puisque beaucoup l’ont suivi depuis chez eux ou depuis les places du pays. Des Arméniens de tous âges sont venus y allumer des bougies du souvenir…
Ferveur à Erevan
Demain vendredi 24 avril seront officiellement lancées les cérémonies de commémoration du génocide. A Erevan, l’événèment est attendu, on veut marquer le coup. Les gens sont heureux - et tout le monde parle de cela - du fait qu’un certain nombre de pays étrangers comme l’Allemagne ont accepté de reconnaître les massacres de plus d’un million d’Arméniens comme génocide. Tout cela est attendu avec une certaine ferveur, bien que relativement retenue.
La population se prépare à aller au Mémorial du génocide pour, comme tous les ans, mais sans doute seront-ils plus nombreux demain, porter des fleurs à la mémoire des victimes. Ils sont d’ailleurs nombreux les Arméniens de l’étranger à s’être rendus à Erevan pour ce 24 avril. Les hôtels de la capitale sont complets depuis longtemps. Des myosotis décorent chaque recoin de la ville, sur les banderoles en autocollants à l’arrière des voitures, ou encore en affiches géantes. Cette fleur est appelée ici
« ne m’oubliez pas ». Symbole de la commémoration du génocide, elle porte cinq pétales, cinq comme autant de continents ou la diaspora s’est établie.
La procession se dirigera jusqu’au Mémorial du génocide sur les hauteurs de la ville, puis une cérémonie avec 60 délégations et quatre chefs d’Etat dont François Hollande, premier président à avoir annoncé sa venue.
RFI