Irak: Ramadi, enjeu stratégique
La semaine dernière, le groupe Etat islamique a pris les villes de Ramadi en Irak et Palmyre en Syrie. Deux conquêtes qui ont montré que l’organisation n’était pas moribonde. Et depuis, la reconquête de ces deux villes a été lancée. En Irak, les deux camps amassent toujours des troupes pour une nouvelle bataille dans la province d’al-Anbar.
Avec notre correspondante régionale, Angélique Férat
Le Premier ministre irakien a promis que Ramadi serait reprise en l’espace de quelques jours. Mais si la reconquête a été officiellement lancée ce samedi, chaque camp se prépare au combat pour Ramadi.
Côté forces irakiennes, des renforts et des armes sont arrivés. Le terrain autour d’Al Bagdadi a aussi été miné. Cette ville d’al-Anbar est proche de la base militaire d’al-Assad où se trouvent les avions et les formateurs militaires américains. La police et les tribus auraient repris la localité d`Hussaiba à l’est de Ramadi, et les milices chiites sont arrivées sur place. Elles auraient envoyé 3 000 hommes, mais ne seraient pas encore actives sur le terrain.
En face, l’organisation Etat islamique renforce ses lignes à Ramadi.
Ce week-end a aussi été marqué par des échanges grinçants entres partenaires dans la lutte contre l’organisation Etat islamique. En clair chacun se rejette la responsabilité d’une stratégie qui ne fonctionne pas vraiment. Les Etats-Unis ont effectué 3 000 frappes aériennes depuis septembre 2014. Alors, le secrétaire à la Défense a accusé l’armée irakienne de manquer de volonté pour combattre le groupe EI. Stupeur et colère à Bagdad : le vice-président Biden a dû appeler ce lundi le Premier ministre irakien pour reconnaître «l’énorme sacrifice et la bravoure des forces irakiennes ».
L’Iran en a profité pour tacler les Etats-Unis en rappelant que seule la République islamique est sur le terrain pour aider l’Irak et la Syrie, avec des chefs militaires aux commandes en Irak et en Syrie et la présence de forces spéciales des Gardiens de la révolution.
RFI