L’hebdomadaire allemand Der Spiegel révèle cette semaine que les services secrets allemands ont fourni sans retenue des données sensibles aux services américains. Ces affirmations ont provoqué une levée de boucliers dans la classe politique allemande et suscitent beaucoup de questions sur la responsabilité des différents acteurs.
Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Les services secrets allemands sont-ils devenus une filiale de leurs homologues américains à qui ils livreraient sans broncher des données sensibles ? Le contrôle politique sur ces mêmes services a-t-il failli ? Telles sont les questions qui se posent après les révélations de l’hebdomadaire Der Spiegel qui ont eu l’effet d’une bombe dans le microcosme politique berlinois.
Le Bundesnachrichtendienst (BND) a ces dernières années livré aux Etats-Unis des informations sensibles sur des entreprises européennes, mais aussi sur de hauts responsables politiques. Dans un premier temps, le gouvernement allemand a critiqué « des faiblesses techniques et d’organisation ».
Mais depuis, des responsables politiques dans l’opposition comme dans la majorité sociaux-démocrates alliés d’Angela Merkel haussent le ton. Ils attaquent les services secrets allemands, mais aussi la chancellerie en charge de leur coordination et de leur supervision.