Le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) - proche du pouvoir malien - a pris lundi le contrôle de Ménaka, dans le nord du Mali, selon l’AFP. Une localité jusqu’ici partiellement entre les mains de la rébellion.
Pour la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), il s’agit d’une « rupture manifeste du cessez-le-feu par le gouvernement ». Le 27 avril, la rébellion à dominante touareg a été chassée de Manéka, localité qu’elle avait jusqu’ici en partie le contrôle, par un groupe armé favorable à Bamako.
« Ce lundi, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) est entré à Ménaka pour prendre le contrôle des positions des rebelles touareg du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) qui ont fui », a affirmé une source de sécurité au sein de la Minusma jointe à Ménaka.
« Il n’y a pas eu de combat. Actuellement les Casques bleus de l’ONU occupent toujours leur camp à Ménaka. L’armée malienne est également cantonnée dans son camp mais le Gatia a pris toutes les positions du MNLA en fuite », a ajouté la même source.
Provocation ?
Haballa Ag Amzatal, secrétaire général adjoint du Gatia, a confirmé l’information, assurant que le groupe et ses alliés d’une branche du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) avaient été « provoqués » par les forces du MNLA « à 40 km au sud-ouest de Ménaka, dans la localité d’Inazolt ». « Nous les avons repoussés et poursuivis jusqu’à Ménaka où nous occupons actuellement toutes leurs positions, notamment la mairie de la ville », a-t-il déclaré.
La CMA a en revanche fait état dans un communiqué de « combats et de souffrances supplémentaires pour les populations de Ménaka » à la suite de l’attaque lancée dans la matinée « par des éléments de l’armée malienne et de ses milices ».
« Depuis le début du processus de négociations, les violations du cessez-le-feu par le gouvernement malien sont flagrantes et récurrentes sans que cela ne soit dénoncé ou suffisamment souligné par la communauté internationale et la Minusma, pourtant si prompts à faire pression tous azimuts sur la CMA pour parapher l’accord d’Alger », a dénoncé la rébellion touareg.
« La gravité de l’agression est d’autant plus inacceptable qu’elle intervient au lendemain d’un engagement définitif de la CMA à parapher l’accord dans les plus brefs délais, transmis au chef de la Minusma et représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU », selon le communiqué.
« La CMA ne peut se résoudre à subir indéfiniment les attaques et les agressions dictées par Bamako sans réagir », ajoute celle-ci, exhortant la médiation algérienne et la communauté internationale à « condamner de tels agissements et à prendre leurs responsabilités ».
(Avec AFP)