Migrants jetés à la mer: à Bamako, les communautés s’insurgent

Migrants jetés à la mer: à Bamako, les communautés s’insurgent

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Des migrants débarquent dans un port sicilien après avoir été recueilli en mer par les gardes-côtes, le 16 avril 2015.REUTERS/Antonio Parrinello

Quinze migrants musulmans ont été arrêtés jeudi, à leur arrivée par bateau, par la police italienne. Ils sont soupçonnés d’avoir jeté par-dessus bord douze autres migrants, des chrétiens. Une altercation serait survenue entre les hommes des deux communautés alors qu’ils traversaient clandestinement la Méditerranée. Parmi les quinze suspects, des Sénégalais, des Ivoiriens et des Maliens. A Bamako, la communauté chrétienne tient pourtant à montrer la force des liens qui l’unissent à la communauté musulmane du pays. Elle refuse de laisser tirer des conclusions hâtives.

Le Mali est un pays à plus de 90 % musulman. Les chrétiens représentent 4 % de la population environ. Et tout se passe très bien entre les deux communautés, affirment-ils.

Pour l’abbé Edmond Dembele, secrétaire général de la Conférence épiscopale du Mali, « les Maliens musulmans tels que nous les connaissons n’ont pas de problèmes avec les chrétiens. L’Eglise n’a jamais rencontré d’hostilités du côté des musulmans. Et les musulmans et les chrétiens du Mali vivent en parfaite harmonie. L’islam malien est un islam tolérant, ce qui fait qu’au Mali, il n’y a pas de problème entre chrétiens et musulmans. »

Un drame de l’immigration

Les migrants tentent de rejoindre l’Europe à bord d’embarcations délabrées et surchargées. Pour l’abbé Dembele, un contexte aussi difficile peut être un début d’explication à la tragédie survenue en Méditerranée.

« Les migrants sont des gens en état de fragilité. C’est possible dans des moments de détresse de paniquer et de commencer à poser des actes qu’on n’aurait peut-être pas posés en temps normal. Ça peut arriver. Je pense que c’est un acte isolé qui peut s’expliquer peut-être par les circonstances dans lesquelles cela est arrivé », analyse-t-il avant de rappeler qu’avant de tirer toute conclusion, il faut attendre le résultat des enquêtes de police.