Nigeria: visite des généraux de la coalition à Malam Fatori libéré
Les deux chefs d’Etat major du Tchad et du Niger se sont rendus vendredi 3 avril sur le front de Boko Haram. Une visite destinée à encourager et féliciter leurs soldats qui viennent de prendre Malam Fatori, sur les bords du lac Tchad. Trois jours après le départ des forces de Boko Haram, cette grande ville a désormais des allures de champ de ruines.
Malam Fatori est une ville aux rues désertes où des clôtures brûlées précèdent des toits aux tôles arrachées par les flammes. Lundi dernier, pendant que les forces tchadiennes et nigériennes se rapprochaient, les éléments de Boko Haram qui contrôlaient la ville ont invité les habitants à partir avant de mettre le feu un peu partout.
Un des rares habitants à ne pas avoir quitté la ville témoigne : « Quand ils ont vu que les armées régulières se rapprochaient, ils sont venus nous demander de sortir de la ville et quand les gens sont partis, ils ont mis le feu aux maisons. »
Avec la conquête de Malam Fatori, c’est une des plus grandes bourgades nigérianes dans la région du lac Tchad qui vient de passer sous le contrôle des forces armées nigériennes et tchadiennes. Mais des 30 000 habitants que comptait la ville, il ne reste qu’une dizaine de vieillards qui n’ont pas pu s’enfuir et qui saluent les soldats au passage. Ce sont les rares signes de vie dans Malam Fatori.
La prise de la ville représente un lourd revers pour Boko Haram se félicite le chef d’Etat major des forces armées tchadiennes, Brahim Saïd Mahamat : « Nos forces ont progressé vers Gashagar, et puis Jaboulam et la localité d’Abadam jusqu’à Malam Fatori. Malam Fatori, qui est le bastion de Boko Haram au nord du Nigeria, est entre les mains des forces tchadiennes et nigériennes. »
Depuis quelques jours plusieurs villes ont été libérées dans le nord du Nigeria. Mais les forces nigérianes sont absentes pour assurer la relève sur le terrain, ce qui pourrait freiner la progression de la coalition. « Il y a une coordination à faire avec le Nigeria. Parce que la force conjointe tchado-nigérienne n’a pas vocation de gérer les localités conquises », explique le général Seyni Garba, chef d’Etat major des forces armées nigériennes.
Après la reconquête des grandes villes, une opération de ratissage se prépare dans la région du lac Tchad.
RFI