Les étudiants de 67 associations déserteront aujourd’hui leurs classes pour aller manifester contre l’austérité. Pour 17 d’entre elles – soit 23 000 étudiants –, il s’agit d’un mandat de grève pour une seule journée, alors que pour les autres, il varie entre quelques jours et deux semaines, et il est reconductible.
La plupart de ces associations étudiantes font partie de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), qui revendique un réinvestissement majeur du gouvernement du Québec dans l’ensemble des services publics, précise sa porte-parole, Camille Godbout.
«Les mesures d’austérité se font sentir un peu partout sur les campus de la province, mais encore plus dans les services sociaux, déplore-t-elle. On propose différentes solutions fiscales pour aller chercher l’argent là où il est, au lieu de demander à la classe moyenne et aux gens dans la précarité de se serrer encore la ceinture.»
Affrontements
Beaucoup craignent déjà les affrontements entre les étudiants qui veulent faire la grève et ceux qui désirent aller à leurs cours. Déjà, les votes de grève aux cégeps Édouard-Montpetit et Lionel-Groulx, dans les deux dernières semaines, ont donné lieu à des bagarres entre les deux camps.
Plusieurs étudiants réclament de moderniser la procédure de vote en la rendant électronique, et déplorent de devoir assister à de longues assemblées générales avant de pouvoir voter à main levée.
Quelques associations ont adopté cette nouvelle procédure.
Crainte de confrontations
Signe qu’elles sont déjà échaudées par le printemps étudiant de 2012, l’Université de Montréal et l’UQAM ont déjà prévenu leurs enseignants: c’est à eux que revient de prendre la décision de donner leur cours ou non pendant la grève.
Ils devront donc se rendre dans leur salle et évaluer si les conditions leur permettent de donner le cours.
La Fondation 1625, qui regroupe des étudiants contre la grève, a promis de multiplier les injonctions pour faire invalider les mandats de grève.
Son porte-parole Jean-François Morasse et Camille Godbout ont tous deux dit craindre le retour des confrontations musclées sur les campus, comme en 2012.
L’Association facultaire étudiante des arts de l’UQAM a été la première, lundi dernier, à déclencher une grève générale illimitée.
journal de montréal