Riyad décidé à aller au bout de l’opération militaire au Yémen
Les opérations militaires au Yémen risquent d’être longues. C’est ce qui ressort du discours du roi Salman d’Arabie saoudite à l’ouverture du sommet arabe à Charm el-Cheikh en Egypte. Une décision plus qu’appuyée par le président du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi.
Le roi Salman s’est d’abord livré à un long réquisitoire contre les milices houthis qui selon lui se sont livrées au Yémen à un coup d’Etat contre l’autorité légitime avec le soutien d’une puissance régionale qu’il n’a pas nommée mais qui est clairement l’Iran, rapporte notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti. Le roi Salman a ensuite indiqué les objectifs recherchés par la coalition militaire menée par l’Arabie saoudite. « Nous espérons que ceux qui se sont rebellés contre la légitimité entendront la voix de la raison et arrêteront leur recours à des puissances étrangères pour menacer la sécurité du peuple yéménite, a-t-il déclaré.L’opération « Tempête de fermeté » se poursuivra jusqu’à ce que ses objectifs soient réalisés ».
Une opération qui risque donc de durer longtemps et où les raids aériens pourraient s’avérer insuffisants. Et c’est là que les choses risquent de se compliquer, nul membre de la coalition ne souhaitant actuellement impliquer ses troupes sur le terrain. L’exemple de l’Egypte, qui était intervenue militairement au Yémen dans les années soixante, n’a pas été oublié. Un vrai Vietnam.
Le président yéménite appelle aussi à la poursuite de l’opération
Le président Abd Rabbo Mansour Hadi s’était retranché depuis début février à Aden, le grand port du sud du pays, après la prise de la capitale Sanaa par les milices Houthis. Puis, face à leur avancée, il avait fui jeudi vers Riyad en Arabie saoudite, le jour où la coalition des neuf pays arabes avait commencé à bombarder Sanaa à sa demande. Depuis le sommet de la Ligue arabe, le président yéménite a appelé à la poursuite de l’offensive. « Je confirme ici que l’opération militaire a un seul et unique but, celui de protéger le peuple yéménite d’une agression visant son identité arabe et ses valeurs islamiques, a-t-il affirmé. J’appelle à la continuité de l’opération militaire jusqu’à la reddition de cette bande de Houthis. Qu’elle se retire de l’ensemble du territoire qu’elle a occupé dans la région, qu’elle quitte les bâtiments publics ainsi que les casernes et qu’elle rende les armes lourdes et de moyen calibre : celles qu’elle a volées dans les dépôts de l’armée ou celles qu’elle a reçues de ses alliés. »
Une référence directe à l’Iran que le président yéménite accuse de soutenir les milices chiites Houthis. De son côté, Téhéran a dénoncé l’offensive aérienne des neufs pays arabes, sans confirmer son soutien aux Houthis.
RFI