Les opposants au Premier ministre Nikola Gruevski ont érigé une centaine de tentes aux abords du siège du gouvernement.AFP PHOTO / ROBERT ATANASOVSKI
Une tentative de dialogue doit réunir, ce mardi, à Strasbourg, sous l’égide du Conseil de l’Europe, le gouvernement et l’opposition macédonienne, mais les chances de succès semblent minces. Lundi soir, les partisans du gouvernement manifestaient tandis que ceux de l’opposition étaient groupés autour d’un camp de tentes.
Avec notre envoyé spécial à Skopje, Jean-Arnault Dérens
Deux Macédoines rivales se sont fait face dans les rues de Skopje. Il y avait la grande foule des partisans du VMRO-DPMNE du Premier ministre Gruevski, venus en autocars de tout le pays pour participer à un meeting sur la place du Parlement - les administrations ont débauché plus tôt que la normale et certaines entreprises avaient même donné congé à leurs employés -, et les sympathisants de l’opposition qui ont établi un camp de tentes devant le siège du gouvernement, avec la ferme intention d’y rester jusqu’à la démission du Premier ministre. Entre les deux, les unités spéciales de la police avaient établi un périmètre de sécurité, mais aucun incident n’est à déplorer.
Côté partisans du pouvoir, on veut afficher un indéfectible soutien. « Je suis […] de Probistip, une ville minière de l’est de la Macédoine, membre du VMRO-DPMNE, explique Dragan Stilkov, un manifestant. Je suis venu apporter mon soutien au Premier ministre Nikola Gruevski, qui se bat pour une Macédoine libre. » Sur la foule flottait une forêt de drapeaux macédonien et de bannières rouge et noir, les couleurs du VMRO, le vieux parti nationaliste fondé au début du XXe siècle.
Sur le modèle de Maïdan
Pour limiter les risques de provocation, l’opposition avait renoncé de son côté, à la dernière minute, à tenir sa marche quotidienne à travers les rues de la capitale, mais elle a installé deux podiums devant le siège du gouvernement. Concerts, sets musicaux et films : l’occupation commence à se mettre en place, sur le modèle du Maïdan de Kiev, et les militants se disent prêts à tenir longtemps, des semaines s’il le faut.
A 4h du matin, Zoran Zaev, le chef de l’opposition, a quitté la place pour s’envoler en direction du Strasbourg pour une amorce de dialogue dont les chances de succès paraissent bien minces. En effet, Zoran Zaev reste sur sa position : il demande la démission du gouvernement actuel, la formation d’un exécutif de transition et l’organisation de nouvelles élections. Un scénario catégoriquement rejeté par Nikola Gruevski.
RFI