La démocratie c’est le pouvoir du peuple pour le peuple et par le peuple. C’est une définition connue de tous. Mais, ce peuple là comment peut on le définir? Quand l’opposition mobilise, elle fait référence au peuple. Le pouvoir doit son existence au peuple. Il agit au nom de ce peuple, selon bien sûr les règles établies sous l’aval de ce peuple. Aujourd’hui, on a du mal à définir ce peuple. On a l’impression qu’on peut faire et défaire les normes selon la volonté d’un petit groupe d’individus, qui dit agir au nom du peuple ! Le Président Alpha CONDE est au seuil de son second et dernier mandat à la tête de la Guinée selon l’actuelle constitution. Mais, des individus qui gravitent autour de lui, tentent de le convaincre à changer la constitution et ouvrir la voie à un pouvoir à vie pour l’opposant historique aujourd’hui président. Ces gens là sont prêts à tout pour assouvir leurs besognes et continuer tranquillement à piller impunément nos ressources. Sinon, comment comment comprendre une telle mobilisation pour le chef de l’État qui rentre d’une mission officielle ? C’est le comble de la maladresse et du forcing démocratique. Outre des milliards mobilisés, les fonctionnaires, nos enseignants et même les médecins, tous obligés d’être militants de circonstances pour jouer au cinéma politique du sous marin jaune. En acceptant une telle démarche, le Président CONDE valide le ticket du changement constitutionnel.
Eh oui, Monsieur le Président, 11 Guinéens sont morts en disant non au projet à risque. Pour certains, ça fait rien. Ces jeunes actuellement couchés à la morgue malgré eux, sont du peuple. Ils pouvaient être parmi ceux mobiliser aujourd’hui pour vous accueillir. Mais ça fait rien que des Guinéens meurent pour avoir tenté de défendre la constitution, leur constitution. Ça fait rien. Ce sont des réactionnaires, des ennemis éternels du pays, entend-t-on souvent. Monsieur le Président, votre ami du Niger a dit qu’il n’est pas le seul Nigérien à pouvoir gérer le pays. Beaucoup d’autres chefs d’États ont renoncé à s’éterniser au pouvoir. Faire le forcing, n’est plus à la mode. Ça peut peut-être marché. Mais après, c’est pour gérer des crises, rien que des crises. Ce n’est pas une bonne option. Il y a une vie après la présidence. Ceux qui vous encouragent aujourd’hui, étaient les mêmes avec le général Conté. L’opportunisme, l’égoïsme et la boulimie du pouvoir, voilà le mal qui sape notre démocratie. Une démocratie pour laquelle, vous vous êtes battue.
Rappelez vous qu’il y a eu plus de 150 morts pour que les militaires laissent le pouvoir à un civil. Ils étaient là les mêmes à faire croire au capitaine DADIS que c’était possible. Alors monsieur le président, autant on a du mal à définir, autant ce peuple est imprévisible et méconnaissable. Tout dépend du côté de l’histoire qu’on aura choisi.
Ibrahim kalil Diallo journaliste
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