Aliou BAH : « Je ne suis pas d’accord de dire qu’il faut forcément un jeune au pouvoir, ça n’a pas de sens, il faut plutôt… »
La confirmation de Maitre Salif Kebé à la tête de la CENI ne semble pas réjouir certains hommes politiques. Toute chose, qui, selon eux, ne règle pas les problèmes dont soufre cette institution électorale, car sa configuration actuelle n’inspire plus confiance à leurs yeux. C’est le cas par exemple du chargé de communication du BL, qui demande par la même occasion de tenir un débat sérieux au parlement pour définir un nouveau modèle de CENI.
Aliou Bah l’a exprimé ce mardi 15 Aout 2017, au cours d’une sortie médiatique, où il a fait également le tour d’horizon de l’actualité socio politique du pays dans plusieurs domaines.
DE LA SITUATION À LA CENI !
Pour ce jeune, déjà connu pour la pertinence de ses analyses, cette CENI actuelle doit être changée à cause de sa configuration actuelle qui favorise le pouvoir au détriment de l’opposition.
« La CENI dans sa configuration actuelle ne peut pas nous permettre d’organiser des élections transparentes. Vous voyez déjà l’opposition a 10 représentants, et la mouvance aussi a 10, mais les deux représentants de l’administration favorisent la mouvance, car dans notre pays l’administration est toujours du côté de la mouvance. Donc l’équilibre n’existe pas, car vous connaissez aussi notre société civile. C’est pour quoi un débat sérieux sur la CENI est important au parlement pour définir un nouveau modèle de CENI. Mais vous avez entendu Damaro dire que toute proposition de loi portant sur la CENI et venant de l’opposition sera enterrée en première classe. De l’autre côté, aujourd’hui les acteurs de la société civile devaient jouer le rôle d’avant garde sur le fichier électoral. Parce qu’on a besoin d’être militant ou sympathisants des partis politiques pour y figurer, parce que le fichier reconnait le citoyen qui a l’âge de voter. Le Niger aussi avait les mêmes problèmes à moment donné, mais aujourd’hui ils ont fini avec ça. Donc aujourd’hui il faut mettre en place une administration électorale à l’image du Ghana qui a beaucoup inspiré, pour s’occuper des questions électorales. Mais il ne s’agit pas de remettre la gestion des élections au ministère de l’administration comme certains le pensent déjà. Maintenant le modèle de CENI dont on a besoin, c’est une CENI technique, parce que la CENI politique a montré ses limites. Après avoir défini le modèle, on cherche des gens qui peuvent s’adapter à ce modèle, même au sein de l’administration il y a des gens compétents comme à la société civile, qui peuvent s’y adapter » a-t-il proposé.
DE SA PARTICIPATION À LA MARCHE DU 02 AOUT !
Aliou est revenu encore une fois sur ce point, pour, dit-il, élucider les spéculations qui tournent au tour de ce sujet.
« Encore une fois, ma participation à cette marche ne viole aucun principe du parti. J’avais informé le premier vice-président et le quatrième qui gère d’ailleurs mon département, car il est le vice-président chargé de la communication et des relations extérieures. Donc j’avais respecté les principes à ma connaissance, mais je précise que je n’ai pas participé au nom du BL, car je n’avais pas le mandat du parti. Alors pour le moment aucune décision n’a été prise contre moi dans ce sens, mais comme le président Dr Faya l’a dit, le responsable des questions juridiques du parti est en train d’examiner les textes pour voir si j’ai violé les principes ou pas », a t-il renchéri.
DE SES RELATIONS AVEC LES AUTRES LEADERS !
Sur ce point, Aliou Bah a apporté d’importantes précisions sur ses liens d’amitiés avec les autres acteurs politiques du pays. Toute chose, qui, selon lui n’est subordonnée à aucune considération politique.
« Aujourd’hui je vous garantis que je fréquente beaucoup d’acteurs politiques de ce pays. Je commence d’abord par la mouvance, où j’entretiens des bons rapports avec le ministre Damantang Camara depuis longtemps, car nous avons travaillé ensemble et je respecte son parcours. François Bourouno aussi du PEDN est un ami de longue date. Donc je ne sélectionne pas mes amis en fonctionne des considérations politiques, et je ne demande mandat à personne pour aller rendre visite à un responsable politique de ce pays. Car je ne suis redevable de personne, je ne veille au salon de personne pour demander à quoi vivre. J’ai mes activités à part, qui me permettent de bien vivre, je ne fais pas de la politique un métier, c’est plutôt une conviction. C’est pourquoi le jour où je me sentirai utile pour mes compatriotes dans un autre domaine, je m’y rendrai en toute indépendance », a-t-il précisé.
DE SON SOUTIEN À LA JEUNESSE GUINÉENNE !
Aliou Bah déjà fréquent dans les activités des jeunes, se réjouit largement de tout ce qu’il est en train d’apporter aujourd’hui à la Guinée et particulièrement à la jeunesse. Mais toutefois, il n’a pas manqué de déplorer le comportement de certains jeunes.
« Depuis 2010 je m’investis beaucoup pour les jeunes. Je donne des cours dans les universités privées, je donne parfois aussi des formations gratuites pour les jeunes. J’ai parrainé des ONG et des associations qui ont obtenu des financements au près des bailleurs de fonds. Donc je suis fier aujourd’hui de contribuer au développement et à la démocratisation de mon pays. Mais aujourd’hui je suis surpris de constater que certains jeunes de 25 ans sont devenus pire qu’un vieux de 60 ans en terme d’incinération ethnique, en terme de corruption et de détournement, en terme de débats des caniveaux. C’est pourquoi je ne suis pas d’accord de dire qu’il faut forcément un jeune au pouvoir, ça n’a pas de sens, il faut plutôt quelqu’un qui est capable », a conclu Aliou Bah, chargé de communication du BL.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée
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