Alpha Condé: « L’opposition guinéenne a une maladie infantile congénitale. »

A quelques jours de la tenue des élections locales en Guinée, ils sont nombreux ces ministres de la république qui ont pris d’assaut les préfectures de l’intérieur du pays pour battre campagne en faveur du parti au pouvoir le rpg arc en ciel. Une démarche fortement critiqué par les adversaires du régime condé. Ils estiment que la neutralité de l’administration en Guinée n’existe que sur papier. Et que ce sont les moyens de l’Etat qui sont utilisés dans la campagne du parti présidentiel. Des accusations balayées d’un revers de main par le président Alpha condé qui accuse à son tour ses opposants de mauvaise fois. Dans une interview qu’il a accordé à l’envoyé spécial de Mediaguinée.com sekouba savané et à d’autres journalistes à Addis Abebas en marge du 30ème sommet de l’Union Africaine, Alpha condé, comme à ses habitudes, n’a pas fait de cadeau à ses adversaires.

 

« Mais ces opposants qui critiquent… je prends Cellou, lui ne faisait-il pas campagne au Foutah ? N’a-t-il pas été combattre Siradiou en disant que jamais l’opposition ne gagnera à Labé. A l’époque, eux, ils étaient ministres et Premier ministre. Ils étaient tous dans les campagnes et mieux, ils menaçaient les fonctionnaires de leurs ministères en les obligeant à battre campagne. Moi, je n’ai obligé personne à aller en campagne. C’est pourquoi, ces opposants sont mal placés pour me critiquer par rapport à la participation des ministres à la campagne électorale. L’opposition guinéenne a une maladie infantile congénitale. Ce n’est pas une opposition… Ce sont des gens qui ont été nommés par Conté comme ministres et après avoir quitté le gouvernement, ils forment des partis politiques. Un véritable opposant, c’est celui qui se bat avec un programme de société pour accéder au pouvoir. Mais vous êtes au pouvoir parce que vous êtes nommé ministre ou Premier ministre par un président et lorsque vous êtes débarqué du gouvernement, vous devenez automatiquement politicien. Mais vous avez votre gestion, comment ils ont géré ? Parce qu’ils qu’il y en a qui ont géré pendant 20 ans et Cellou a été, lui, ministre et Premier ministre pendant 11 ans. Il a été ministre de la Pêche, des Transports, ministre des Travaux publics avant d’être nommé finalement Premier ministre. Demandez-lui son bilan. C’est facile d’accuser les ministres d’être en campagne alors qu’eux-mêmes étaient à la tête des campagnes du PUP (ancien parti au pouvoir). Je pense que tout le monde se rappelle de la campagne qu’il a menée contre le Foutah. Quand on a dit de ne pas humilier Siradiou dans son fief à Labé, on sait ce qu’il a répondu. La jeune génération a quand même besoin de savoir qui a fait quoi dans ce pays pour ne pas se laisser manipuler par ceux qui ont mis ce pays à terre. Dès qu’il y a des coupures pendant une ou deux heures, on fait sortir les enfants dans la rue pour dire qu’il n’y a pas de courant. Mais, je me rappelle qu’on restait trois mois sans courant et dès que le courant revenait, les enfants sortaient dans la rue pour célébrer l’arrivée de la lumière dans leur foyer. Un jour, il y a eu coupure à Bamako, les gens sont sortis avec des pancartes sur lesquels ils écrivaient ‘’Bamako n’est pas Conakry’’ et personne ne se demande quels sont ceux qui étaient à l’époque aux affaires ici en Guinée. Aujourd’hui, ce sont eux qui mettent les enfants dans la rue pour dire qu’il n’y a pas de courant… Lorsque je venais au pouvoir, il n’y avait même pas 100 mégawatts aujourd’hui, le barrage Kaléta fait, à lui seul, 240MW, Souapiti avec 450MW va finir avant 2020, Amaria 300MW, il y aura aussi Koutoutamba… Donc d’ici 2020, on arrivera à 1000 mégawatts. C’est-à-dire qu’en dix, on aura fait en Guinée dix fois plus que depuis la période coloniale. Mais ce sont les mêmes qui critiquent aujourd’hui qui géraient cependant le pays. (…) Une opposition qui se bat avec un programme pour être au pouvoir, oui je la respecte. C’est pourquoi je respecte Siradiou, Bâ Mamadou, Jean-Marie Doré. Parce que c’était des gens qui se sont battus pour être opposants, pas des fabrications d’un pouvoir.»

 

Amadou Diarougha Diallo pour Journal Guinée

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