Bakary Fofana sort enfin de ses gonds : « la CENI est un autre monde… »
La commission électorale nationale indépendante serait-elle au bord du gouffre ? En tout cas l’atmosphère est très pollué là-bas en ce moment. Les commissaires de la CENI exigent désormais le départ de leur patron.
Ils accusent Bakary Fofana de faire main basse sur la gestion de cette institution. Dans les jours à venir, ils comptent exprimer leur amertume à travers une manifestation.
Une manière de faire comprendre aux guinéens la véracité de la crise qui mine leur institution.
Face à cette menace, le patron de la CENI est sorti de son silence ce weekend pour répondre aux accusations portées contre sa personne.
C’était au cours d’un point de presse tenu au siège de la CENI sis à la Camayenne.
Dans une déclaration, le président de la CENI estime que les revendications de ses détracteurs sont infondées.
« Je suis président de la CENI, je ne dois pas être à la tête de l’institution et violer la loi. Créant ainsi le désordre dans le pays. Jamais je ne le ferai. Je ne peux pas accepter de me faire prendre aussi en otage dans l’exercice de mes fonctions. Ce ne sont pas tous les commissaires qui sont impliqués dans cette crise à la CENI. J’ai organisé les élections législatives sans problèmes de gestion, j’ai organisé les présidentielles sans qu’on ne parle d’un comité de trésorerie. A présent, on raconte tout sur moi. S’ils veulent m’enlever pour des raisons que j’ignore, d’accord. Mais je ne violerai pas la loi au sein de mon institution et dans le pays pour ainsi mettre le pays et la population en danger. Aujourd’hui, la CENI a un DAAF, un comptable et un contrôleur pour l’aider à gérer. Ces instances n’existaient pas en 2010. D’autres sont arrivés comme la comptabilité matière. Malgré leur existence, si aujourd’hui on parle de mauvaise gestion, il n’y a pas de problème mais, la CENI est un autre monde. Que le Bon Dieu nous aide » a-t-il déclaré
En tous les cas, cette situation intervient au moment où la cour constitutionnelle vient de rendre son arrêt concernant l’adoption du point 2 de l’accord du 12 octobre dernier.
Ce qui devra aboutir à l’organisation rapide des prochaines élections locales.
Mais avec cette nouvelle crise au sein de l’institution chargée d’organiser ce scrutin, nombreux sont des observateurs qui soutiennent que cela pourrait compromettre la tenue de ces élections.
Pendant ce temps, les acteurs politiques aussi restent divisés sur l’avenir de la CENI. L’opposition Républicaine optent pour la reforme totale de cette institution.
Quant à la mouvance, elle pense que la question devrait faire l’objet de discussion à la l’assemblée nationale.
N’bany Sidibé pour Journal Guinée
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