Boko Haram : l’armée nigériane libère par centaines des otages

Photo fournie le 30 avril 2015 par l'armée nigériane montrant la libération des otages.

L’armée nigériane a libéré près de 700 otages en moins d’une semaine dans la forêt de Sambisa, repaire de Boko Haram dans le nord-est du pays. Malgré ces nombreuses libérations, l’incertitude demeure sur le sort des lycéennes de Chibok enlevées l’an dernier.

« Un autre groupe de 234 femmes et enfants » retenus par le groupe islamiste « a été libéré jeudi » dans cette forêt, a annoncé vendredi soir l’état-major dans un communiqué. « Ils ont été évacués et conduits avec d’autres ex-otages dans un endroit où des identifications sont en cours », a indiqué l’armée.

Au cours des jours précédents, quelque 500 femmes et enfants avaient déjà été libérés: un groupe d’environ 300 captives avait été délivré mardi, et 160 autres ex-prisonniers libérés jeudi.

« L’assaut sur la forêt se poursuit sur divers fronts », a expliqué l’armée, expliquant porter ses efforts sur le « sauvetage des otages civils et sur la destruction de tous les camps terroristes et de leurs équipements » dans la forêt de Sambisa.

Le porte-parole de l’armée, le colonel Sani Usman, a affirmé samedi que les otages avaient été libérés plus facilement que lors des précédentes opérations conduites dans cet ancien parc national de l’ère coloniale. « Il n’y a donc pas eu de victimes à déplorer parmi les otages libérés cette fois », a-t-il précisé. « Ils sont traumatisés et certains sont malades », a-t-il cependant ajouté.

Près de 2000 enlèvements

Les membres du dernier groupe vont désormais devoir être identifiés pour déterminer s’il s’agit bien « d’otages ou de combattants terroristes », a souligné le porte-parole.

Le nombre de captifs délivrés au cours des derniers jours donne une idée de l’ampleur des rapts de masse perpétrés par le groupe islamiste, désormais affilié à l’organisation État islamique (EI). Selon Amnesty International, environ 2000 femmes ont été kidnappées depuis début 2014 par Boko Haram.

Des filles et femmes enlevées ont expliqué à cette organisation de défense des droits de l’homme avoir été soumises au travail forcé, à l’esclavage sexuel et avoir parfois dû combattre sur la ligne de front aux côtés des insurgés.

On ne sait toujours pas si parmi ces ex-otages se trouvent certaines des 219 lycéennes, dont le rapt à Chibok (nord-est) le 14 avril 2014 avait suscité l’indignation internationale.