Elections au Royaume-Uni: l’incertitude rebat les cartes des soutiens

Elections au Royaume-Uni: l’incertitude rebat les cartes des soutiens

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Le 10 Downing street à Londres, lieu de résidence du Premier ministre britannique.AFP PHOTO / LEON NEAL

Les bureaux de vote ont ouvert à 7 heures locales au Royaume-Uni pour des élections législatives que tous les experts prédisent extrêmement serrées. Jusqu’au bout les sondages ont donné les deux grands partis - conservateurs et travaillistes - dans un mouchoir de poche, talonnés par des petites formations en pleine ascension. Ni les tories ni le camp du Labour ne semblent en mesure de décrocher la majorité et les journaux se font l’écho ce jeudi matin de cette incertitude.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

Les journaux britanniques ont pour habitude de prendre fait et cause pour tel ou tel parti à la veille des élections et cette fois la variété de Unes confirme un éparpillement des loyautés.Le Mirror se propose, avec la photo d’un camion de déménagement, d’aider le Labour à déloger les Tories de Downing street.

L’Express, lui, a pris fait et cause pour le parti europhobe et populiste Ukip, pour la première fois. Mais le plus frappant reste la prise de position du Sun qui pour son édition écossaise a décidé de soutenir le SNP indépendantiste et pour le reste du pays, de soutenir les conservateurs. Une schizophrénie qui montre à quel point ces élections sont différentes des précédentes.

Quête de légitimité

L’absence probable de majorité absolue laisse place à de multiples scénarii : coalition comme il y a 5 ans, alliance plus informelle ou alors gouvernement minoritaire soutenu au coup par coup par des petits partis alliés au sein de la Chambre des communes. Et la bataille de la légitimité pour former le prochain gouvernement a déjà commencé. Les conservateurs, qui espèrent, même sans atteindre la majorité absolue, obtenir une dizaine de sièges de plus que le Labour, affirment qu’il appartiendra au parti sorti en tête de prendre les rênes du pays.

Mais les travaillistes rétorquent que rien ne dit dans la législation britannique que ce doit être le cas et dénoncent la tentation de David Cameron de s’accrocher au 10 Downing Street. Le leader du Labour Ed Miliband estime d’ailleurs qu’il peut lui aussi former un gouvernement et pourrait s’appuyer sur les autres formations de gauche, lors d’un vote de confiance au Parlement.

En fait tout est une question de légitimité et c’est le gouvernement qui réussira à obtenir le soutien du Parlement qui va s’imposer. Ainsi, si les sondages ne se sont pas trompés, les discussions pourraient être longues et sans pitié et durer plusieurs jours voire plusieurs semaines.

Par RFI