Entre Vladimir Poutine et Alexis Tsipras, le courant semble passer
La visite du Premier ministre grec Alexis Tsipras à Moscou s’est achevée sur un bilan en demi-teinte. Aucune annonce officielle d’aide ou de levée de l’embargo n’a eu lieu, mais cette rencontre est venue confirmer l’existence d’intérêts communs.
Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Alexis Tsipras quitte Moscou, riche d’une relation pleine de promesses avec le président Poutine. Celui qu’un journal russe surnomme ironiquement « l’embargonaute » n’a signéaucun accord, et l’embargo n’a pas été levé. Mais Vladimir Poutine a expliqué à son jeune interlocuteur comment, en créant des entreprises conjointes, les marchandises grecques pourraient avoir accès au marché russe.
De la même façon, en octroyant des crédits pour de grands projets, Moscou pourrait aider Athènes, tout en facilitant l’implantation des entreprises russes en Grèce. Un discours reçu cinq sur cinq par Alexis Tsipras.
Le courant est passé entre Alexis Tsipras et Vladimir Poutine, même si les Russes ont été étonnés par les manières parfois inattendues de la délégation grecque quand, par exemple, le ministre grec de l’Economie est entré en salle des négociations avec son sac à dos. Pour la presse russe, le Premier ministre grec voulait surtout faire passer un message à Bruxelles. Vladimir Poutine a su prendre la balle au bond, sans contribuer officiellement à la division de l’Union européenne.
• Athènes honore son paiement d’avril au FMI
Pendant plusieurs jours, le suspense était de mise, mais la Grèce a finalement effectué son versement d’avril au Fonds monétaire international, jeudi 9 avril. La Grèce devait 459 millions d’euros à l’institution financière. « J’ai reçu mon argent, a fait savoir de manière ironique Christine Lagarde, directrice générale du Fonds à Washington, et je suis contente que cela se soit déroulé de manière ordonnée. » Faute d’accord avec ses créanciers, le doute subsiste sur la capacité d’Athènes à payer ses dettes à partir du mois prochain.
RFI