Grogne sociale à Boké : La mise en garde de Cellou Dalein Diallo au gouvernement !
Ce samedi 16 Septembre 2017, l’union des forces démocratiques de Guinée UFDG a tenu sa traditionnelle assemblée générale à son siège, sous la présidence du leader du parti. Ainsi, sous les applaudissements de ses militants et sympathisants massivement mobilisés, Cellou Dalein Diallo a fait un survol de la situation socio politique du pays.
DE LA GROGNE SOCIALE À BOKÉ !
Comme l’actualité oblige, la situation sociale qui secoue cette zone minière était à la une de son intervention. En effet, le chef de file de l’opposition a tout d’abord exprimé son soutien aux populations de Boké, avant de pointer du doigt la responsabilité du gouvernement sur tout le mal qui mine cette ville aujourd’hui.
« Je voudrais d’entrée de jeu, vous demander d’observer une minute de silence pour le repos de l’âme de nos compatriotes tués à Boké pendant les manifestations. Je voudrais également à votre nom et au nom de notre parti, exprimer notre solidarité à ces populations victime de violence de l’Etat. Ces populations qui manifestent pour réclamer leur droit ont été réprimées et y a eu deux morts et plus d’une soixantaine de blessés, dont la plupart par balle. Pour vous dire que le temps passe mais ce régime ne change pas. C’est pour quoi cette situation qui prévaut à Boké doit nous interpeller tous, parce que chaque fois que la vie d’un Guinéen est ôtée, tous les autres doivent se sentir concernés. Lors de nos manifestations ici, nous avons été victime d’une répression sauvage et près de 80 jeunes ont été abattus, mais jamais une enquête n’a été diligentée pour identifier les coupables. Cette impunité garantie continue aujourd’hui d’encourager la récidive, c’est pourquoi les gens font usage d’armes à feu pour tirer sur les Guinéens. Donc il faut que les Guinéens se mobilisent pour mettre un terme à cette impunité qu’Alpha Condé a garantie à ses forces de défense et de sécurité », a déploré le patron de l’opposition Guinéenne.
DES CAUSES AYANT DÉCLENCHÉ CETTE GROGNE !
Pour Cellou Dalein Diallo, cette situation résulte de la mauvaise politique minière du gouvernement d’Alpha Condé, car selon lui, il n’a rien fait pour que ces populations bénéficient de ses exploitations minières.
« La situation à Boké est le résultat d’une démission de l’Etat, car nous avons souvent dénoncé ici et dans les médias, la politique minière d’Alpha Condé. Notre pays a l’avantage de détenir le tiers des réserves mondiales de bauxite, soit 40 milliards de tonnes. Alors la demande de cette ressource est devenue très forte ces derniers temps, le marché mondial a besoin de notre bauxite. Mais nous avons un gouvernement corrompu et incompétent qui n’arrive pas à tirer bénéfice de cette bauxite. Sinon il aurait exigé la transformation d’une partie de cette bauxite sur notre sol, pour créer l’emploi, comme l’ont fait avant nous d’autres gouvernements plus responsables, comme l’Indonésie. A partir du 1er Janvier 2014, ce pays a interdit toute exportation de la bauxite brute, pour exiger sa transformation sur son sol. Mais au même moment, le gouvernement d’Alpha Condé décide de chasser toutes les compagnies minières, qui s’étaient engagées au début des années 2000, à construire des usines d’alumine et d’aluminium sur notre sol. RUSAL dans ses conventions, s’était engagée dès 2011 à construire une usine d’alumine pour produire 1200 milles tonnes d’alumine et à partir de 2013 une usine d’aluminium pour produire 240 milles tonnes. En même temps, elle s’était engagée à construire un chemin de fer et un port à Boké. Mais le gouvernement d’Alpha Condé a déchargé la compagnie à travers les avenants numéro 12, donc comment voulez-vous qu’on trouve d’emplois dans cette situation. D’ailleurs même la première usine d’alumine de l’Afrique, qui était à Fria est fermée, aujourd’hui les populations de Boké sont victime de cette pollution d’exploitation en air, sans aucune disposition pour limiter ses impacts sur leur santé et sur les espaces cultivables. Donc c’est légitime qu’ils manifestent pour dénoncer cette politique du gouvernement, ils ont notre soutien. Et si ça continue nous allons manifester ici pour marquer de manière plus visibles notre soutien aux populations de Boké », a-t-il averti.
DE LA MARCHE DU 20 SEPTEMBRE PROCHAIN !
Très remonté contre la non application des accords, Cellou Dalein Diallo invite ses militants à une mobilisation sans précèdent.
« L’opposition a confirmé l’organisation de la marche du 20 septembre prochain, et le lendemain ça sera une ville morte pour protester contre la cherté de la vie et le refus du gouvernement d’appliquer les accords signés. Et pour ça, nous comptons sur vous comme on l’a fait le 02 Aout dernier et le 16 Aout 2016. Nous allons prendre toutes les dispositions pour que la marche soit pacifique, sans violences. C’est pourquoi nous vous invitons à prendre toutes les dispositions pour que cette marche soit plus forte que celle du 2 Aout dernier. Et pour cela, je sais que je peux compter sur vous, car je suis fier de vous, l’Afrique est fière de vous aujourd’hui, parce que vous refusez la misère et le non-respect de la parole donnée », a-t-il lancé.
DE L’OUVERTURE DES CLASSES !
Sur ce point, le leader de l’UFDG a dénoncé l’état des établissements publics, qui, selon lui sont à l’abandon aux jours d’aujourd’hui.
« Nous exprimons encore notre solidarité aux parents d’élèves, qui sont dans une misère. Je sais que beaucoup d’entre eux aujourd’hui ne peuvent pas acheter les fournitures scolaires. Ensuite si vous visitez les écoles, vous constaterez qu’elles sont dans un état de délabrement total. À l’université de Conakry Gamal, vous verrez que toute l’infrastructure se détériore. Cette année le gouvernement a décidé de ne plus orienter dans les universités privées, mais les universités publiques n’ont pas la capacité d’accueillir tous ces bacheliers », a conclu l’ancien premier ministre Guinéen.
Mamadou Moussa Diallo depuis le siège de l’UFDG pour Journal Guinée
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