Guinée : Cellou Dalein Diallo renonce à rencontrer Alpha Condé

Manifestation à Conakry, le 13 avril 2015.

Des heurts, jeudi, dans la capitale guinéenne ont laissé quatre personnes blessées selon le gouvernement guinéen, une dizaine selon l’opposition. Aujourd’hui, le président Alpha Condé et son principal opposant, Cellou Dalein Diallo devait se rencontrer, mais ce dernier a annulé la visite.

Alpha Condé avait convié Cellou Dalein Diallo pour une rencontre en tête-à-tête ce vendredi, la qualifiant de « main tendue » et souhaitant renouer le dialogue pour aller vers une sortie de crise. Voilà trois ans que les deux leaders ne se sont pas entretenus face-à-face.

Mais l’opposition a maintenu ses appels à manifester jeudi à Conakry, et le 11 mai à l’échelle nationale, pour obtenir l’organisation des élections locales avant la présidentielle prévue en octobre.

Hier, des heurts ont eu lieu lors de ces manifestations non-autorisées entre les jeunes et les forces de l’ordre et Cellou Dalein Diallo a fait état de « beaucoup d’arrestations » rapportées par ses militants.

Il a également dénoncé la « séquestration » dont lui et deux autres dirigeants de l’opposition, Sidya Touré et Baïdy Aribot, font l’objet. Leurs résidences étaient cernées, hier, par des cordons de policiers et gendarmes qui empêchaient toute personne d’y accéder ou d’en sortir.

« Je suis séquestré, les membres de ma famille sont séquestrés », a affirmé M. Diallo, en imputant la responsabilité au président Condé. « C’est vraiment dommage que pareilles choses arrivent à la veille de ma rencontre avec le président, une rencontre qui suscitait beaucoup d’espoir dans le cadre de la décrispation pour la reprise du dialogue et pour la paix sociale dans notre pays », a-t-il ajouté.

Il a finalement annoncé, jeudi soir, qu’il ne se rendrait pas à la rencontre avec le chef de l’État aujourd’hui. « Finalement j’ai demandé que la rencontre soit reportée pour que le contexte soit plus serein et plus apaisé parce qu’aujourd’hui je suis très déçu et frustré de la séquestration dont ma famille a été l’objet », a-t-il expliqué.

Le gouvernement a dénoncé « des regroupements qui ont permis à certains manifestants de s’adonner à de nouveaux actes d’incivisme, dégradant ainsi la chaussée et mettant en péril la vie de nos concitoyens », en particulier dans la commune de Ratoma, en banlieue.